Des dizaines de personnes se sont rassemblées hier devant plusieurs mairies de la capitale pour contester les listes d’attribution de logements. Dès les premières heures de la journée d’hier, des centaines de citoyens se sont regroupés devant le siège de l’APC de Hammamet pour dénoncer
«les irrégularités de la liste des 40 logements distribués, selon les citoyens, à des personnes extra commune». Une liste que le maire a annulée devant la protestation des citoyens. Devant un dispositif de sécurité plutôt permissif, les citoyens dont des mères et pères de famille ont invectivé le maire, l’accusant «d’être à l’origine de la distribution fallacieuse de logements au profit d’indues personnes à la commune, au détriment de familles de la commune».
Parmi les citoyens qui se sont allongés à même le bitume pour bloquer la route, la veuve d’un commissaire de police assassiné durant les années noires du terrorisme ne peut retenir ses larmes. Ses deux enfants et des citoyens tentent de la consoler. «Je ne comprends pas comment la commune peut distribuer 40 logements, alors que la demande est de 100 fois plus ; si au moins les bénéficiaires sont des gens de la commune».
En réalité, révèle un autre citoyen, «seule une personne résidant dans la commune figure sur la liste». Au moment où la tension commence à prendre de l’ampleur, les forces de police invitent les citoyens à accéder à la mairie pour y rencontrer le maire. Une astuce pour vider la chaussée.
A l’intérieur, les commentaires fusent de partout. Le maire, d’obédience FLN, au même titre que les deux premiers vice-présidents sont taxés de «voleurs, tricheurs et autres qualificatifs». Grâce à l’assistance des forces de l’ordre, le P/APC qui s’est cloîtré dans son bureau a fini par accepter de rencontrer les citoyens.
Le maire fait son mea culpa Devant les citoyens, le maire qui en est à son deuxième mandat dira : «J’ai distribué 40 logement sans problème, puis 35 autres, toujours sans problème, mais pour cette liste, je reconnais qu’elle comporte des irrégularités», et, pour calmer les esprits, il ajoute :
«La liste a été annulée». Comme pour exiger la contribution des citoyens, il demande à ces derniers de rédiger des recours pour «justifier le rejet à la commission de wilaya». Une proposition qui déchaîne la foule qui rejette cette solution. Selon des agents de la mairie,
«la commune de Hammamet a bénéficié de projets de construction de 500 logements et seuls quelques-uns ont été attribués aux citoyens de la commune». Des mouvements similaires ont touché d’autres communes d’Alger, telles que El Madania et Bachdjarrah.
Par D. Mentouri