Vague de froid aux usa , recul des stocks mondiaux , troubles en iran : … Le baril fait la fine bouche

Vague de froid aux usa , recul des stocks mondiaux , troubles en iran : … Le baril fait la fine bouche

Les prix du pétrole ont dépassé hier la barre symbolique des 68 dollars à Londres dans le sillage d’informations qui faisaient état d’un déclin des puits de forage aux États-Unis.

C’est à l’image de l’Amérique qui grelotte. L’or noir s’est montré plutôt frileux en ce début de semaine avant de prendre quelques couleurs. Le baril poursuit, bon gré mal gré, son petit bonhomme de chemin. Les prix du pétrole ont légèrement grimpé, hier en cours d’échanges européens, poussés par une vague de froid exceptionnelle aux USA, des réserves mondiales en baisse, des troubles en Iran qui font planer des risques de réduction de l’offre. Ils ont aussi répondu favorablement à l’accord de la baisse de 1,8 million de barils par jour des pays producteurs Opep et non-Opep reconduit jusqu’à la fin de l’année 2018. Son taux de conformité a atteint le taux record de 128% en décembre 2017. Les 24 ont théoriquement réduit leur offre de plus de 2 millions de barils par jour. Une des causes qui a vraisemblablement fait reculer les stocks mondiaux et qui a contribué à booster l’or noir. Les prix du pétrole ont dépassé hier la barre symbolique des 68 dollars à Londres dans le sillage, aussi, d’informations qui faisaient état d’un déclin des puits de forage aux Etats-Unis. Un palier qu’ils ont déjà franchi. Le 4 janvier les cours de l’or noir avaient grimpé à leur plus haut niveau en séance depuis mi-2015 et en clôture depuis décembre 2014. 62,21 dollars pour le pétrole newyorkais et 68,27 pour le Brent. C’est apparemment bien parti pour qu’ils atteignent de nouveaux sommets. Les spécialistes expliquent pourquoi? «Les cours restent portés par la contestation en Iran, la baisse des stocks (mondiaux de pétrole) et la vague de froid aux États-Unis, ainsi que le fait que l’Opep (Organisation des pays exportateurs de pétrole) et la Russie maintiennent un haut niveau de respect des accords de limitation de la production», ont expliqué les analystes de Commerzbank. Une situation qui est apparemment appelée à perdurer.

«Dans ce contexte, les investisseurs spéculatifs parient sur une poursuite de la hausse des cours», ont ajouté les experts du second groupe bancaire allemand. C’était de toutes les façons le cas hier. Aux environs de 14h05 à Alger, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mars s’échangeait à 68,15 dollars sur l’Intercontinental Exchange de Londres. Soit un gain de 36 cents par rapport à la clôture de lundi. Vers 14h15 le baril de light sweet crude progressait de 39 cents pour afficher 62, 12 dollars à New York. Des petits gains certes. Le rebond est cependant significatif en l’espace d’une année Il ne faut pas, en effet, perdre de vue que le baril de Brent a repris plus de 20 dollars depuis le point bas touché à 45 dollars en juin 2017. Est-ce un signe d’une hausse durable des cours de l’or noir? Certains indices plaident en faveur d’une telle hypothèse: la croissance mondiale qui serait de 3,7% en 2018 accroîtrait la demande d’or noir qui augmenterait selon les prévisions de l’AIE, bras énergétique armé des pays occidentaux, de 1,6 million de barils par jour. Mais il y a surtout le nombre de puits en activité aux Etats-Unis qui a fortement diminué. On comptait 736 plateformes de forage en activité sur le sol américain le 20 octobre dernier, pratiquement deux fois plus que l’an dernier, mais aussi deux fois moins qu’avant l’effondrement des cours en 2014 selon un décompte de Baker Hughes, une entreprise parapétrolière américaine basée à Houston. La première raison demeure incontestablement la décision de l’Opep et de ses 11 alliés hors cartel de réduire leur offre d’1,8 million de barils par jour. Les spécialistes penchent pour cette option. «Les investisseurs parient sur une baisse de la production de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et de ses partenaires, mais aussi sur un ralentissement de la hausse de la production des États-Unis» ont relevé Mike van Dulken et Henry Croft, analystes chez Accendo Markets. Des indicateurs que le marché semble avoir intégré. Le baril de Brent qui évoluait autour des 27 dollars à la mi-janvier 2016 est aujourd’hui au-dessus des 67 dollars. Un bond de 40 dollars en deux ans!