La canicule sévissant ces derniers jours dans les régions du sud du pays, avec des températures de plus de 45 degrés Celsius le jour et plus de 35 degrés la nuit, a mis en alerte les populations locales qui se retrouvent du coup à la recherche du moindre souffle de fraîcheur.
Pour se prémunir de cette vague de chaleur exceptionnelle et des coups d’insolation, elles ont opté pour la réhabilitation de pratiques anciennes et simples.Des effets vestimentaires légers, des casquettes, chèches, ombrelles, chapeaux de paille ou des parasols de fortune, ont, par la force des choses, été dénichés pour se protéger des dards du soleil.Les citoyens de Ouargla, notamment anciens connaisseurs des régions, ne ménagent aucun effort pour venir en aide aux gens de passage en mettant à leur disposition des fontaines fraîches, placées généralement devant des locaux commerciaux et des domiciles, pour leur permettre d’étancher leur soif et de se rafraîchir évitant ainsi une déshydratation certaine.Certains, par précaution, préfèrent se calfeutrer chez eux, au moment ou d’autres vont s’installer dans les palmeraies où le climat est légèrement plus clément grâce surtout à la présence de bassins d’irrigation sitôt transformés en piscines.Pour certaines familles Ouarglies, le choix se porte sur les hautes dunes de sable aux alentours de la ville où il leur est loisible d’aller humer un air plus ou moins frais dès le coucher du soleil et s’éloigner du béton de la ville qui continue de dégager, le soir, la chaleur emmagasinée durant la journée. Les personnes âgées et malades chroniques plus vulnérables à la canicule
Les répercussions de la canicule ont été palpables suite aux complications sanitaires subies par des personnes âgées et malades chroniques au profit desquels l’Etablissement hospitalier public (EHP) Mohamed-Boudiaf de Ouargla, a pris une série de mesures préventives à même de permettre la prise en charge de cette catégorie vulnérable, a indiqué son directeur, M. Fadel Mesadak. Le chef de service des urgences de cet EHP a indiqué, dans ce cadre, que l’établissement reçoit quotidiennement, outre les malades chroniques, près d’une vingtaine de personnes âgées notamment entre 25 et 45 ans, présentant des symptômes d’insolation, des maux de têtes et autres pathologies liées à l’exposition au soleil.
Les équipements de climatisation pris d’assaut à Laghouat
Dans la wilaya de Laghouat, les revendeurs des équipements de climatisation sont pris d’assaut par des clients à la recherche d’un nouvel appareil «dernier cri». Ce rush sur les moyens de climatisation a engendré, toutefois, une flambée vertigineuse des prix de ces produits auprès de certains revendeurs qui, encouragés par la forte demande, proposent à leurs clients la formule de vente par facilité de paiement.Le même décor estival, induit par cette vague de grandes chaleurs, est affiché à travers les différentes villes et régions du sud du pays qui demeurent pratiquement désertes, leurs habitants préférant rester chez eux que d’être sous un soleil de plomb.
Seuls quelques automobilistes se hasardent à braver les fortes chaleurs en sillonnant certaines artères, où des marchands de fruits et légumes ont installé, sous de grands parasols, leurs stands de fortune.
Les piscines à la rescousse des enfants et des jeunes
Pour fuir «l’enfer», les enfants et les jeunes préfèrent passer de longues heures à faire la queue pour accéder à la piscine Ahmed- Bensalem de Laghouat moyennant la modique somme de 50 dinars pour pouvoir enfin bénéficier de deux heures de baignade et de loisirs. Pour les moins chanceux, les jets d’eau publics sont là pour faire trempette.Dès le coucher du soleil, les rues de Laghouat commencent à s’animer et les habitants convergent, comme par instinct, vers les placettes et boulevards principaux pour profiter de la brise nocturne.
Les Adraris à la conquête d’espaces verts
Les habitants de la wilaya d’Adrar ne dérogent pas à la règle en cette période de canicule préférant, à l’instar des autres régions chaudes, se cloîtrer chez eux, pour une longue durée, afin d’éviter l’insolation. Malgré leur patience légendaire, les Adraris se voient, toutefois, confrontés aux récurrentes perturbations de l’alimentation en énergie électrique en ces jours de canicule qui les empêchent d’accomplir leurs activités et de se rafraîchir.Faisant contre mauvaise fortune bon cœur, ils n’ont d’autre alternative que de s’en remettre aux services de Sonelgaz qui tentent, tant bien que mal, de résoudre ce problème afin de les soulager et satisfaire la demande sans cesse croissante en cette énergie.Les Adraris attendent donc patiemment le soir pour pouvoir humer avec délice l’air frais et sortir en famille «(re)vivre» dans les espaces verts, dont la région de Sebkhat Tamentit, classée zone humide, ou encore les dunes de sable de la région de Bouda, offrent un microclimat frais émanant des périmètres agricoles limitrophes.Soucieux d’épargner aux enfants de la région les rudes chaleurs estivales, et pour casser la monotonie de ces lourdes journées et meubler leur temps, certains organismes, dont la ligue de wilaya des sports de proximité, organisent des tournois sportifs et des colonies de vacances sur le littoral dans l’ouest du pays.Un groupe de 20 enfants a quitté la région du Gourara dernièrement à destination d’Aïn Türk (Oran) pour profiter d’un séjour récréatif rafraîchissant.Les services du secteur de la santé d’Adrar ont, dans le cadre de la prévention de cette vague de chaleur, pris une série de mesures à même de permettre une meilleure prise en charge des patients et des victimes d’insolation, a indiqué le chef de service de la prévention à la Dsprh de la wilaya.
APS