Vaccination des bovins Abdelouahab : Nouri accuse les éleveurs de négligence

Vaccination des bovins Abdelouahab : Nouri accuse les éleveurs de négligence

Les mots dans la bouche du ministre de l’Agriculture sont très forts, qualifiant ces éleveurs de “criminels” passibles de tribunaux.

Au cours de la visite de travail qu’il a effectuée, hier, dans la wilaya de Chlef, le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Abdelouahab Nouri, n’a pas caché sa colère à l’égard de certains éleveurs de cheptel qui négligent, selon lui, la vaccination de leurs animaux afin de les épargner de l’épidémie de fièvre aphteuse. “Ce sont tout simplement des criminels qu’il faut indéniablement traduire en justice. Il n’y a aucune autre qualification à accorder à ces derniers. C’est une grande responsabilité qu’ils assument entièrement. C’est parce qu’ils prévoyaient de ramener leurs animaux à l’abattoir que certains de ces éleveurs évitaient de les vacciner. C’est injuste et je qualifie cela, encore une fois, d’acte criminel”, répétait-il à chacune des étapes de sa visite.

Toujours dans ce même cadre, Abdelouahab Nouri a tenu tout le monde pour responsable car, d’après lui, “cette dangereuse maladie qui se propage rapidement et en un temps record, puisque contagieuse et ciblant à la fois un nombre important de vaches n’est pas uniquement l’affaire du ministère de l’Agriculture. Bien au contraire, chacun de nous, services de sécurité, élus locaux, députés, chefs de daïra et autres responsables de différents secteurs devons mettre, ensemble, la main à la pâte, dans le but de procéder à l’éradication totale de cette maladie qui menace notre pays”.

Évoquant l’origine de cette épidémie menaçante mais qui ne se transmet pas à l’homme, le ministre a expliqué qu’elle nous est venue de Tunisie. Il a fait savoir, à ce propos, qu’un maquignon algérien a ramené discrètement un certain nombre de bovins atteints de cette maladie afin de les installer à Bir El-Arch, à Sétif, pour les revendre un peu partout dans plusieurs wilayas de l’est du pays.

Ayant cru avoir fait une bonne affaire, celui-ci a tout simplement commis l’irréparable, car les vaches en question étaient toutes malades, ce qui a causé la propagation de la maladie par la contamination de notre cheptel.

“Pourtant, nous avions interdit le transport des animaux et l’ouverture des marchés aux bestiaux jusqu’à nouvel ordre, axant en même temps toutes nos activités sur des campagnes de vaccination afin de nous épargner de cette épidémie qui nuit sérieusement, je ne vous le cache pas, à l’économie de notre pays”, ajoutera-t-il en s’adressant aux responsables de son secteur. Au sujet du vaccin utilisé afin de stopper la propagation de la maladie, Abdelouahab Nouri a également précisé qu’il existe dans le monde deux laboratoires uniquement qui le fabriquent.

D’après lui, ce qui complique la situation des vétérinaires et des responsables qui sont chargés de combattre ce virus, c’est que cette même maladie touche actuellement de nombreux pays d’Afrique et d’Asie, et que tous convergent vers les deux laboratoires en question. “Malgré cette ruée vers ces laboratoires, nous concernant, nous avons déjà pris toutes nos dispositions pour rendre disponible ce vaccin dans notre pays. Dès la déclaration de cette maladie chez nous, nous avons tout de suite fait ce qu’il fallait faire, et distribué ainsi plus d’un million de vaccins que nous sommes en train d’utiliser.

Aussi, nous sommes dans l’attente de recevoir un autre quota similaire qui avoisine aussi la même quantité que la précédente”, tient à souligner Abdelouahab Nouri. Quant à l’Aïd el-Adha, le ministre s’est montré rassurant et a annoncé qu’il existe, à ce sujet, des signes positifs car l’État, grâce aux moyens humains, matériels et financiers dont il dispose, est en train de mettre le paquet afin d’éradiquer définitivement cette maladie.

“C’est pourquoi, il faut être optimiste car il n’y a rien craindre à ce propos étant donné que le combat a été entamé et ne prendra fin qu’une fois cette épidémie disparue définitivement de notre pays”, fera-t-il encore savoir, tout en rendant un grand hommage aux vétérinaires et aux militants de l’ombre, comme il les qualifie, qui mènent un sérieux combat afin d’aboutir aux objectifs tracés. Pour ce qui est de la wilaya de Chlef, cinq foyers ont été enregistrés, ce qui a donné lieu à la déclaration de 11 cas, alors que 58 vaches au total ont été abattues depuis l’apparition de cette maladie dans plusieurs communes.