Vaccination Covid-19 : pour Dr Merabet, “on est loin du compte”

Vaccination Covid-19 : pour Dr Merabet, “on est loin du compte”

Lancée fin janvier dernier, la campagne de vaccination contre le coronavirus en Algérie peine toujours à avoir la cadence souhaitée, qui devra concrétiser l’objectif tracé par les autorités sanitaires.

Sachant que l’objectif tracé étant de vacciner 20 millions d’Algériens afin d’atteindre l’immunité collective, la cadence de la réception des lots de vaccins destinés à cette campagne est loin de faire l’affaire. Un constat avancé et même partagé par la majorité des professionnels de la santé.

D’ailleurs, du côté du Comité scientifique de suivi de l’évolution de l’épidémie, l’on évoque à chaque fois le lien étroit entre l’acquisition des vaccins et le rythme de la vaccination. Une approche on ne peut plus logique, qui sous-entend, par ailleurs, que l’attente pourra être longue.

Le point a été encore soulevé, hier dimanche à la Radio nationale, par le membre du Comité scientifique, le Pr Ryad Mahiaoui. Pour ce spécialiste, « le rythme de la vaccination est en rapport direct avec la réception des doses ». La cadence dépend donc, inéluctablement de l’acquisition du vaccin.

« Il nous faut un quinquennat pour vacciner 20 millions d’Algériens »

Interrogé par le quotidien Liberté à ce sujet, président du Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP) estime qu’avec le rythme actuel de la campagne de vaccination, l’Algérie est loin d’atteindre l’objectif tracé.

Selon lui, « si on continue à ce rythme de vaccination, on aura besoin de tout un quinquennat pour parvenir à vacciner la population cible qui est de l’ordre de 20 millions ». Plus loin encore, il explique que les 800 000 doses réceptionnées à ce jour, « sont infimes ». « On conclura donc qu’on est vraiment loin du compte », déplore encore le spécialiste.

L’intervenant n’a pas manqué de souligner « la gêne » des responsables du secteur de la santé d’admettre leur « incapacité à satisfaire la demande ». Or, pour lui, « la responsabilité de cette situation incombe totalement au gouvernement et à l’État ».

Pour ce qui est de la vaccination du corps médical, qui reste toujours au front de la bataille contre l’épidémie, Dr Merabet avance un taux de « d’à peine 5 à 6% des 500 000 soignants travaillant dans des structures sanitaires aussi bien publiques que privées », déplorant : « on est encore loin ».