Vacances été 2013 – Après le ramadhan, place aux loisirs estivaux, Des vacances au prix cher

Vacances été 2013 – Après le ramadhan, place aux loisirs estivaux, Des vacances au prix cher

Depuis quelques années, une nouvelle pratique a fait son apparition, essentiellement dans les villes côtières. L’Algérien, qui consentait d’habitude à céder son logis seulement à un ami ou à faire une place à des proches, ne rechigne plus à devenir, l’espace de la saison estivale, un agent immobilier.

Il propose, étudie, tergiverse, fait durer le suspense pour arracher une bonne affaire. L’été est perçu comme la saison des affaires et d’aucuns n’hésitent pas à acquérir des logements près de la côte. Plus par anticipation que par goût de la mer ou de la pêche. C’est presque à un chassé-croisé que nous assistons dans certaines villes.

Au moment où déferlent les vacanciers sur Sidi Ghilès, Azzefoun, Bejaia, Aïn Témouchent ou Sidi Brahim, beaucoup de ceux qui y habitent quittent les lieux. Si l’on parle de moins en moins de camping sauvage, dont les adeptes se sont raréfiés avec l’avènement du terrorisme, la location chez le privé est en vogue.

Elle est venue suppléer un manque en infrastructures hôtelières. Les pouvoirs publics ne se sont, d’ailleurs, pas trompés en édictant une série de mesures pour réglementer cette activité qui, même sous d’autres cieux, est relativement récente. Les tarifs prohibitifs de la plupart des hôtels dissuadent les estivants de s’en approcher. D’un point de vue strictement économique, le locataire s’en sort mieux que la personne qui séjourne à l’hôtel.

Dans notre pays où beaucoup d’établissements jouissent, à tort ou à raison, d’une mauvaise réputation, les familles préfèrent opter pour la location. « Je peux choisir l’endroit, le voisinage, faire ma cuisine, vivre sans contraintes. » L’aveu de cet avocat, qui s’apprête à se rendre dans un F5 près de Chtaibi (Annaba) est largement partagé. D’autres, en changeant tout simplement de toit, ont l’impression de préserver leurs habitudes que la promiscuité perturberait.

Les Algériens découvrent en plus grand nombre les vacances et certains ne peuvent s’en passer. Ils ont vite adopté cette formule qui préserve leur argent et leur liberté. De Marsat Ben Mhidi à El Kala, les cités balnéaires regorgent d’annonces. Les propositions foisonnent. Il suffit de consulter les pages de journaux ou de tendre l’oreille. Pour une semaine, un mois, avec meubles ou sans, les formules et les tarifs sont variés.

Hélas, comme partout où une forte demande induit une surchauffe des prix, ces derniers ne fléchissent pas. Même les étroits et insalubres F3 d’immeubles crasseux se négocient à près de 5.000 DA/j. Tout le monde semble trouver son compte dans ce nouveau marché. Dans certaines villes comme Aokas ou Tigzirt, la plupart des habitants possèdent des maisons au village qu’ils préfèrent rejoindre l’été venu. A chacun ses vacances. On pourra toujours expliquer aux enfants, se rassurer que la nature a ses attraits et rien ne vaut un après-midi dans son jardin de montagne.

Une maison près de la mer est un investissement, et par les temps qui courent, personne ne dédaignera un supplément d’argent. Pour le moment, la location chez l’habitant reste un marché national en quelque sorte. Rien n’indique que pour les prochaines années, elle n’intéresserait pas de plus en plus d’étrangers. A la froideur des hôtels, beaucoup préfèrent la chaleur et l’hospitalité d’une famille. Le touriste est friand de contacts directs.

H. Rachid