Très heureux étaient, hier, les passagers du Tariq Ibn Ziyad d’accoster le port d’Alger. C’est avec le sourire aux lèvres qu’ils se sont dirigés vers les services des douanes.
Avec soulagement aussi car certains d’entre eux ont souffert du mal de mer à cause de la houle due au vent. En fait, ce n’était pas le seul désagrément rencontré à bord du car-ferry. Des passagers se sont plaints de l’inconfort et du manque d’hygiène. « Cela fait des années que je voyage au bord du Tariq Ibn Ziyad et les choses n’ont pas du tout changé.
J’aurai aimé que le service se soit amélioré, que les douches, par exemple, soient plus propres, d’autant plus que j’ai des enfants », a déploré ce père de trois enfants. Et puis, question repas, ce n’est pas la joie non plus, estime son épouse. « Vu que c’est le Ramadhan, nous nous attendions à un f’tour digne de ce nom. Nous avons dépensé presque 200 euros pour une chorba et des petits pois en conserve », confie-t-elle, en dénonçant la cherté des billets de voyage. « Le voyage nous a coûté 3.000 euros », précise-t-elle.
La cheffe d’escale reconnaît, pour sa part, que les billets sont chers. « Mais les frais portuaires le sont encore plus, il faut bien les couvrir », signale-t-elle. Toutefois, l’inconfort constaté par certains n’a pas l’air de gêner tous les passagers. Moins exigeants, ces derniers iront jusqu’à dire qu’ils sont très satisfaits de leur voyage. « Dès qu’on pose le pied dans le bateau, on se sent déjà chez nous, en Algérie. L’ambiance y est plus conviviale, plus chaleureuse.
Une fois au port, on oublie nos misères. C’est pour cette raison que la plupart d’entre nous préférons voyager à bord de bateaux algériens », confient-ils. Résultats : les car-ferries de l’Entreprise nationale de transport maritime des voyageurs (ENTMV) affichent complet jusqu’à la rentrée scolaire, selon la cheffe d’escale. « Nous avons un programme très chargé, surtout la dernière semaine de Ramadhan alors que le Tariq Ibn Ziyad transporte 1 075 passagers et 363 véhicules », précise la cheffe d’escale. A propos des véhicules, ils sont tous lourdement chargés. « Leurs véhicules sont généralement chargés de cadeaux ou encore de fourniments pour équiper leurs maisons au bled.
Très rares sont les trabendistes qui font des affaires en cette saison. On les voit surtout en hiver », fait-elle remarquer. Chose que confirme l’une des passagères, confiant avoir apporté, à bord de son véhicule, de vieux vêtements et autres objets pour les nécessiteux. « Je préfère que mes compatriotes profitent de ce que nous avons au lieu de les offrir à des étrangers », résume-t-elle. Le retour, cependant, relève la cheffe d’escale, risque de s’avérer aléatoire pour certains touristes. « Cela ne pose pas de problèmes pour ceux qui ont réservé.
Mais ceux qui ont des billets ouverts, ils risquent de ne pas trouver de places. Surtout s’ils veulent tous rentrer chez eux en même temps, à la veille de la rentrée scolaire », conclut-elle, en espérant, qu’avec la réception de deux car-ferries en 2014, ce genre de difficulté sera atténué. « N’empêche que nous essayons toujours de trouver des places pour les familles, surtout celles qui ont des enfants », assure-t-elle.
Farida Belkhiri