Les Algériens souhaitant passer leurs vacances à l’étranger devront payer plus cher cette année. Les tarifs des offres touristiques ont subi une augmentation sensible qui s’explique, selon les professionnels du tourisme, par la valeur du dinar qui ne cesse de s’effondrer.
En prévision de la saison estivale, les agences de voyages et de tourisme commencent déjà à arborer leurs offres et forfaits aussi bien en ce qui concerne le tourisme interne qu’à l’international. Mais cette année, les prix des offres ont connu une hausse substantielle qui ne manquera pas de dissuader les estivants de passer leurs vacances sous d’autres cieux.
Selon certaines agences de voyages que nous avons contactées, la hausse des coûts des séjours à l’étranger s’explique par le taux de change du dinar algérien, par rapport aux autres devises, qui a atteint des sommets jamais égalé ces derniers mois.
« La baisse de la valeur du dinar est un vrai souci pour les vacanciers», a indiqué à L’Éconews le gérant de l’agence de voyages Area voyage. « A un taux de change qui frôle 160 dinars pour un euro, ce n’est pas évident pour la clientèle de se permettre des séjours à l’étranger », a-t-il expliqué.
Un avis largement partagé chez « Contact tours », une autre agence qui justifie la hausse des prix de leurs offres touristiques par la dégringolade de la valeur du dinar par rapport aux monnaies internationales. « Les offres qui étaient à 39 000 dinars en 2013, sont actuellement proposées à plus de 50 000 dinars», souligne la commerciale de cette agence.
A titre illustratif, un hôtel de 4 étoiles dans la ville tunisienne de Sousse assure des réservations à 35 000 dinars par personne l’année précédente, avec le taux de change actuel, la même offre est proposée 48 000 dinars, soit une hausse de près de 40%. S’agissant des offres à destination de la Turquie, les tarifs tournent autour de 120 000 dinars par personne pour un hôtel de 3 étoiles. Une destination très faiblement exposée aux effets de la dépréciation du dinar à cause de la dévaluation simultanée de la monnaie locale.
La semaine dernière, un euro s’échange au marché parallèle à 160 dinars à la vente et à 157 dinars à l’achat, tandis que le dollar dépasse la barre des 115 dinars à l’achat et à plus de 115 dinars à la vente.
Les représentants des agences de voyages regrettent le fait que les allocations touristiques restent plafonnées à 15 000 DA, soit un peu plus de 140 euros. D’autant plus, l’Algérie ne semble pas être prête à revoir ce montant, malgré les différentes annonces du gouverneur de la Banque d’Algérie. Ce qui contraint les estivants à faire recours au marché parallèle de la devise lesquels devront ainsi subir le renchérissement des taux de change des devises.
Les voyagistes expliquent également la hausse des coûts des séjours qu’ils proposent par coïncidence de la saison estivale avec le mois sacré du ramadhan. Dès lors, « de nombreuses familles préfèrent reporter leurs vacances au mois d’Aout, ce qui fait que la demande sur la période d’après le mois du carême s’explose, ce qui ne va pas sans incident sur le prix des offres », a-t-on expliqué.
Il est à signaler que les destinations les plus prisées par les Algériens restent Tunisie, la Turquie, l’Espagne talonnée de près par la République Tchèque.
Khelifa Litamine