M. Mehdi, K.B, E.H. D.

Tout a commencé dans la nuit du 9 au 10 mars, dans plusieurs résidences universitaires du pays, notamment dans le Sud, où des étudiants ont manifesté contre cette décision du ministre, avant que le directeur de l’ONOU ne précise qu’il n’y aura aucun changement dans les Cités U par rapport au précédent calendrier. Hier matin, plusieurs universités à Alger ont organisé des AG mixtes (enseignants et étudiants) pour débattre de cette situation. C’est le cas de la faculté de Médecine (Ben Akoun) où les étudiants étaient en AG jusqu’à 15h.
A Annaba, l’AG des enseignants de l’Université Badji Mokhtar a décidé de poursuivre les activités pédagogiques conformément au calendrier initial. A Oran, les enseignants des établissements universitaires ont aussi adopté une position similaire, dénonçant également « la décision surprenante et unilatérale » de la tutelle, et marquant son « total soutien » au mouvement populaire en cours dans le pays.
Les syndicats des enseignants dénoncent
Deux syndicats d’enseignants, en l’occurrence le CNES (Alger) et le SESS (Oran), ont rendu public un communiqué dans lequel ils fustigent la décision de la tutelle. « Les autorités algériennes viennent de montrer encore une fois le peu d’estime qu’elles ont pour la population algérienne en général et pour la composante de l’Université nationale en particulier. En effet le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, vient de faire avancer la date des vacances universitaires au 10 mars 2019, au dernier moment soit le 9 mars 2019 », dénonce un communiqué signé par Abdelmalek Azzi (Coordonnateur du CNES) et Kaddour Chouicha (Coordonnateur du SESS).
Marches des étudiants
A l’instar de plusieurs wilayas du pays, les étudiants de l’Université « Ibn Khaldoun » de Tiaret, mêlés aux lycéens, ont encore battu le pavé, hier dimanche, sillonnant les principales artères de la ville, avant de marquer une halte au siège de la wilaya. D’aucuns, comme abasourdis, n’ont pas manqué de relever la présence d’enfants d’écoles primaires mêlés à la foule. Certaines administrations publiques et autres commerçants, situés sur l’itinéraire des manifestants, ont préféré baisser rideau par mesure de sécurité. Scandant des slogans hostiles au pouvoir et contre le 5ème mandat du Président Bouteflika, les centaines d’étudiants, encadrés par un dispositif de sécurité en alerte, ont marqué une halte au niveau de la Maison de la presse avant de converger vers la place « Regina » en plein cœur de la ville, s’attirant la sympathie des nombreux badauds.
Les manifestants ont convergé vers le siège de la wilaya pour observer un sit-in, en reprenant à tue-tête des slogans hostiles à la candidature de Bouteflika pour un 5ème mandat. A Maghnia, des dizaines d’étudiants et d’enseignants de l’annexe universitaire ont défilé dans les rues de la ville sous l’œil vigilant des forces de l’ordre, déployées sur les places emblématiques et artères principales.