Vacance définitive du poste de président de la république: Le Parlement l’officialisera mardi

Vacance définitive du poste de président de la république: Le Parlement l’officialisera mardi

Un seul point sera inscrit à l’ordre du jour de cette rencontre : confirmer, officiellement, que le poste de président de la République est vacant depuis la démission publique d’Abdelaziz Bouteflika le 2 avril dernier.

Deux jours après les grandes manifestations du vendredi 5 avril, le pouvoir poursuit sa feuille de route. La commission paritaire, constituée par le Parlement pour fixer le règlement intérieur du congrès du Parlement qui devra officialiser la vacance du poste de président de la République, va se réunir demain pour annoncer la date de cette rencontre.

Selon différentes sources, le congrès du Parlement se tiendra mardi au Palais des Nations. Contacté hier par Liberté, Salah Goudjil, président de la commission mixte du Parlement, a confirmé la rencontre de ce matin.

Les parlementaires chargés de rédiger le règlement intérieur de la rencontre du Parlement et de fixer la date de cette rencontre vont donc annoncer officiellement la date. Mais dans les cercles politiques, la date a déjà été fixée. Sauf retournement de dernière minute, députés et sénateurs se réuniront, mardi matin au Palais des Nations, à Club-des-Pins.

Un seul point sera inscrit à l’ordre du jour de cette rencontre : confirmer, officiellement, que le poste de président de la République est vacant depuis la démission publique d’Abdelaziz Bouteflika le 2 avril dernier. Nous sommes donc dans l’application stricte de l’article 102 de la Constitution qui évoque les cas de vacance du poste de président de la République.

L’application de cet article confirme que, pour l’instant, c’est Abdelkader Bensalah qui sera proclamé chef de l’État de transition. Le président du Conseil de la Nation ne démissionnerait donc pas, dans ce cas de figure, malgré la pression de la rue qui rejette cette figure du Bouteflékisme, au même titre d’ailleurs que le Premier ministre Nourredine Bedoui et le président du Conseil constitutionnel, Tayeb Belaïz.

L’application stricte de l’article 102 ne signifie pourtant pas que les figures rejetées par la rue resteront en place plus longtemps. Le chef de l’armée a souvent évoqué l’application de deux autres dispositions de la loi fondamentale, à savoir les articles 7 et 8 qui évoquent la souveraineté du peuple. Mais il n’existe pas de mécanismes précis pour l’application des deux articles qui s’apparentent plus à des principes généraux.

Le maintien d’Abdelkader Bensalah va, une nouvelle fois, pousser les Algériens à manifester un vendredi supplémentaire. Car, malgré la démission d’Abdelaziz Bouteflika, la mobilisation des Algériens n’a jamais faibli. La preuve a été apportée vendredi dernier.

À moins que dans les couloirs des Tagarins, le chef de l’armée n’ait d’autres scénarios en tête à exécuter après l’épuisement de l’article 102 de la Constitution. Écoutera-t-il l’opposition qui lui demande de dépasser la Constitution et d’aller vers une vraie transition ? La réponse sera donnée certainement à partir de la semaine prochaine. D’ici à là, tout demeure possible et des évolutions pourront intervenir.

Ali Boukhlef