ALGER- Le rapport national de développement humain (2013-2017) présenté, lundi à Alger par le Conseil national économique et social (CNES) recommande une complémentarité du système éducatif entre ses trois composantes afin d’assurer « une utilisation optimale » de la ressource humaine existante.
« L’ensemble du système éducatif, avec ses trois composantes (éducation, formation professionnelle et enseignement supérieur), doit pouvoir se compléter efficacement, afin d’assurer une utilisation optimale de la ressource humaine existante (…) dans l’encadrement du développement du pays », est-il écrit dans le rapport axé sur la problématique « Quelle place pour les jeunes dans la perspective du développement humain durable ».
Selon le rapport, ceci permettra au pays également de se placer durablement dans la perspective de l’économie du savoir.
Pour ce faire, « des passerelles intra-système devraient être installées rapidement afin d’assurer une orientation appropriée aux aptitudes des élèves avant de connaitre, très jeunes déjà, une expérience d’échec parfois traumatisante », souligne-t-on.
L’accent est mis également sur l’obligation de l’enseignement supérieur de « se hisser (…) au rang de fournir à l’économie nationale une masse critique suffisante pour un nouveau souffle en matière de créativité et d’innovation ».
Le document qui accorde une place prépondérante au secteur de l’éducation préconise l’optimisation de la probabilité de faire admettre un enfant aux études supérieures ou à une formation qualifiante, afin d’assurer le retour sur l’investissement consenti en matière d’éducation.
Le rapport relève que « prés de 1,5 million d’enfants sont soumis au redoublement, dont certains (prés de 500.000) finissent par quitter prématurément l’école, ce qui est, selon ses rédacteurs, un signe manifeste de manque de performance du système éducatif ».
« A ce sujet, une priorité absolue doit être observée pour ne laisser aucun enfant quitter le système éducatif sans s’armer d’un socle minimum de connaissance et ce, à travers l’ensemble du territoire national et selon les différentes fractions de population », soutient le CNES.
Dans le processus de renforcement du potentiel des jeunes, le rapport préconise « la lutte contre les comportements à risque et déviants, la prise en compte des nouvelles exigences aussi bien nationales qu’internationales, le renforcement de la qualité des emplois offerts aux jeunes, la prise en compte de l’équité dans les politiques publiques, le développement de l’entreprenariat et la diffusion de la culture de prise de risques auprès des jeunes ».
Par ailleurs, le rapport relève aussi auprès des jeunes « du sentiment de méfiance induit par les effets négatifs de la période extrêmement difficile que l’Algérie a eu à vivre dans les années 90 ».
Ainsi, est-il mentionné dans le document « après les institutions religieuses, c’est l’armée et la police qui gagnent la confiance des jeunes, alors que tout ce qui est organisation de la société civile, institutions électives et partis politiques, semblent les rebuter ».
Sur le plan de la participation à la création de la richesse, « il convient d’orienter efficacement les dispositifs d’aide de l’Etat vers les catégories qui peinent le plus à développer leurs potentiels d’innovation, comme il est nécessaire d’anticiper dans les cursus de formations, sur les nouveaux métiers à promouvoir, notamment ceux en rapport avec les grands chantiers de développement ».