Le secrétaire général du RND plus offensif que jamais
Sans jamais citer son frère ennemi du FLN, Ouyahia réfute la légitimité historique, l’exclusivité sur la Révolution, arguments utilisés par l’ex-parti unique dans ses meetings…
Lors de son déplacement à Bouira, l’homme fort du RND n’a pas raté l’occasion de répondre sans le citer, à son frère ennemi, le FLN. Ahmed Ouyahia s’est longuement étalé dans son discours sur l’histoire, pour rappeler que la nouvelle génération est triplement redevable envers les moudjahidine et que la révolution n’est pas partisane. «Ils ont libéré le pays, participé à son édification et au premier rang quand il fallait préserver la République contre l’intégrisme», dira, entre autres, le premier responsable du RND.
Comme pour rappeler à Belkhadem que personne n’a l’exclusivité sur une révolution, l’ex-Premier ministre précisera que la République ne date pas de novembre, mais plus loin dans l’histoire et plus précisément depuis Massinissa. A ses détracteurs qui l’accusent de voir la vie en rose, il les invitera à comparer l’Algérie de 1962 à celle d’aujourd’hui. «On m’accuse de crier satisfaction. Oui je suis satisfait même s’il reste beaucoup à faire. Bouira ou Thouvirats n’avait pas de lycée, d’hôpital. Aujourd’hui Bouira dispose d’une université baptisée au nom d’un grand exemple de patriotisme en la personne de Mohand Oulhadj. Chaque commune est dotée d’un lycée, chaque daïra a son hôpital et les exemples sont multiples.» L’animateur du meeting, et à la différence de ses passages antérieurs à Bouira, s’étalera dans une longue liste de louanges à l’égard du peuple qui selon lui, a été un obstacle à Sant’Egidio, au Printemps arabe et à toutes les manoeuvres qui ont tenté de déstabiliser l’Algérie en arguant la démocratie et les libertés. «Dans notre peine, on était seuls.
Les donneurs de leçons sont ceux-là même, qui hier ont bombardé Ghaza, opprimé le peuple sahraoui et qui essaiyent aujourd’hui d’afghaniser le Mali. Notre peuple a compris et a récusé le complots. Parce que les ennemis sont toujours animés par leurs convoitises, il invitera le peuple à plus de vigilance et à travailler davantage. «Economiquement, notre pays est en bonne santé au milieu d’une crise mondiale plus que grave. Le prix du pétrole peut chuter. Il faut retrousser les manches pour nous prémunir d’une mauvaise surprise.» Le premier pas reste pour le secrétaire général du RND la participation au vote du 29 novembre. Il expliquera que son parti a astreint ses candidats à trois obligations: la solidarité, la sincérité avec les citoyens, la bonne gestion des deniers publics. Le reste du discours sera réservé aux nouvelles attributions des élus locaux et au rôle qu’ils auront à jouer dans l’édification d’une Algérie meilleure. «Vous serez une force de proposition, un lien entre la base et le centre des décisions.
Le maire, l’élu APW, le député ou le sénateur sont les intermédiaires entre le peuple et l’autorité. Servir son pays est une mission noble et une satisfaction sans limite», dira Ouyahia à l’adresse des candidats de Bouira. Concernant les listes du RND, il faut préciser qu’elles bénéficient d’une bonne appréciation parmi les populations puisque elles demeurent les plus aptes comparativement à celles de son allié de l’Alliance présidentielle.
Le secrétaire national du FAN a, lui, choisi Aïn Bessem pour défendre les listes de sa formation. Natif de Bouira, Djamel Benabdeslam a invité les citoyens à faire le bon choix. «Vous connaissez mieux que quiconque les candidats. Choisissez celui qui fera passer l’intérêt collectif avant celui des personnes.»
Il insistera aussi sur la nécessité d’un changement par le vote et invitera l’assistance à participer massivement le 29 novembre.
