Les pesticides sont devenus omniprésents dans les sociétés modernes. Leur développement a contribué à améliorer le contenu de nos assiettes, mais il a aussi fait naître de nouveaux dangers sur la santé.
Les résidus de 365 pesticides différents ont été identifiés dans les fruits et légumes consommés en Europe par une étude de l’agence européenne pour la sécurité alimentaire (Efsa) publiée récemment. D’après cette étude, effectuée selon les nouvelles normes entrées en vigueur mi-2008, 3,5% des échantillons présentaient des traces de pesticides dépassant les limites maximales autorisées.
Dans notre pays, l’usage des insecticides se répand de plus en plus avec le développement de l’agriculture. Le terme de pesticides recouvre trois types de substances : les herbicides (contre les mauvaises herbes), les fongicides (contre les champignons et les moisissures) et les insecticides. L’utilisation des fongicides occupe la première place sur le podium, suivis d’insecticides, alors que les herbicides viennent en troisième position.
Actuellement, leur application se généralise de plus en plus : ils sont utilisés principalement en agriculture pour lutter contre les insectes, les rongeurs, les champignons, les mauvaises herbes. Ces produits «nécessaires» pour améliorer les rendements agricoles et notre qualité de vie se sont avérés très toxiques à différents degrés. Pis, les laboratoires spécialisés dans l’analyse de résidu n’existent pas dans notre pays. Autrement dit, on ne peut en aucun cas estimé les traces de l’utilisation des pesticides, dans les aliments que nous consommons (fruits et légumes)
L’analyse de résidus sera enfin assurée
En Algérie, les laboratoires analysent rarement les produits alimentaires pour déterminer leur contenance en substances chimiques. En cause : un manque d’équipements permettant l’analyse, le contrôle et le suivi de la gestion de ces produits toxiques que sont les pesticides.
Mme Moudjed, responsable de laboratoire pesticide relevant de l’institut de la protection des végétaux, nous a souligné tout d’abord que «ledit laboratoire s’occupe du contrôle des pesticides importés de l’étrangers.» Notre mission se limite seulement à effectuer des prélèvements de pesticide pour les analyser ; en cas d’anomalie, on délivre un bulletin à l’inspection phytosanitaire qui, elle, prend la décision de refouler la marchandise».
Toutefois, notre interlocutrice nous apprend qu’un service relevant du laboratoire sera mis en place afin d’effectuer les analyses de résidu, une première en Algérie. Cette analyse sera effective prochainement et permettra d’analyser les produits après cuisson. Elle permettra donc de détecter les traces de pesticides dans les aliments prêts à la consommation.
Il s’avère que le dépassement de taux de traces est dramatique pour la santé. Les impacts sur notre santé sont aujourd’hui reconnus, à savoir favorisation de cancers, problèmes neurologiques, troubles de la reproduction …
Par Nassima Bensalem