Utilisation d’armes chimiques en Syrie,Les autorités de Damas accusent les rebelles

Utilisation d’armes chimiques en Syrie,Les autorités de Damas accusent les rebelles

Le quartier de la Ghouta, à Damas, où des armes chimiques sont présumées avoir été utilisées

«Une unité de l’armée encercle un secteur de Jobar où les terroristes ont utilisé des armes chimiques», a indiqué la télévision d’Etat, en signalant plusieurs cas «d’asphyxie» parmi les soldats.



Régime et rebelles se sont accusé d’avoir recours à des armes chimiques dans le conflit en Syrie, au moment où les Etats-Unis et l’ONU cherchent à accroître la pression en déployant respectivement des moyens militaires et en envoyant hier un émissaire pour accélérer l’enquête. Après la Russie, l’Iran, a mis en garde contre une intervention militaire étrangère en Syrie, après avoir lui aussi accusé les rebelles d’avoir recours à des armes chimiques dans les combats mercredi dans la région de Damas. Face à la multiplication des accusations et dans l’attente d’une enquête de vérification de l’ONU sur place, le président américain Barack Obama a réuni son équipe de sécurité, un responsable parlant d’ «une palette d’options sur la table». Hier, les autorités syriennes ont accusé les rebelles d’avoir eu recours à des gaz toxiques dans le quartier de Jobar à la périphérie de Damas, pour repousser une offensive de l’armée qui cherche à le reprendre. «Une unité de l’armée encercle un secteur de Jobar où les terroristes ont utilisé des armes chimiques», a indiqué la télévision d’Etat, signalant de plusieurs cas «d’asphyxie» parmi les soldats. Trois jours plus tôt, l’opposition a accusé le pouvoir d’avoir mené des attaques à l’arme chimique sur des secteurs tenus par les rebelles dans la banlieue de Damas, ce que le régime a démenti. L’opposition a fait état de plus de 1.000 morts mais une ONG syrienne a comptabilisé 170 morts dans une attaque du régime sans pouvoir confirmer un recours à l’arme chimique. Les accusations du régime ont coïncidé avec l’arrivée dans la capitale de la haute représentante de l’ONU pour le désarmement, Angela Kane, une semaine après l’arrivée d’une équipe de dix experts des Nations unies. Celle-ci tentait hier à Damas d’obtenir l’autorisation du régime pour dépêcher des experts onusiens enquêter sur les allégations d’attaques à l’arme chimique, après l’annonce par Washington d’un déploiement de moyens militaires en cas d’une intervention en Syrie. La haute représentante de l’ONU pour le désarmement, Angela Kane, est arrivée hier à la mi-journée dans un grand hôtel de Damas, sans faire de déclarations, une semaine après l’arrivée d’une équipe de dix experts des Nations unies. Le porte-parole de l’ONU à Damas, Khaled al-Masri, s’est refusé à tout commentaire sur les détails de la visite de Mme Kane, chargée de négocier les modalités d’une enquête sur le recours présumé à des armes chimiques en Syrie. Le mandat de la mission d’experts, dirigée par Aake Sellström, arrivée le 18 août à Damas, se limitait à déterminer si des armes chimiques avaient été utilisées plus tôt cette année dans d’autres villes du pays. Mais après les nouvelles allégations de l’opposition, la communauté internationale a demandé que ces experts puissent se rendre rapidement sur place pour les vérifier. De son côté, l’Iran, a affirmé hier qu’il existait des «preuves» que les groupes rebelles syriens avaient utilisé des armes chimiques, mettant en garde les Etats-Unis contre toute «intervention militaire». «Nous sommes très inquiets des informations concernant l’utilisation d’armes chimiques en Syrie et nous condamnons vigoureusement l’utilisation de telles armes. Il existe des preuves que les groupes terroristes ont mené cette action», a déclaré Abbas Araghchi, porte-parole de la diplomatie iranienne. «Il n’y a aucune autorisation internationale pour une intervention militaire en Syrie. Nous mettons en garde contre toute action ou déclaration qui ne feraient que créer plus de tensions dans la région.

J’espère que les responsables de la Maison Blanche feront preuve de suffisamment de sagesse pour ne pas entrer dans un tel tumulte dangereux», a ajouté Abbas Araghchi.