Chuck Hagel: «Nous sommes préparés. Nous avons positionné des éléments pour être capables de répondre à toute option choisie par le président.»
Le chef de la diplomatie syrienne, Walid Mouallem, a affirmé hier que la Syrie se défendra indiquant «Nous avons deux options: soit nous rendre, soit nous défendre (…) Le seconde alternative est la meilleure: nous nous défendrons», a-t-il affirmé.
«S’en prendre à la Syrie n’est pas une mince affaire. Nous avons des moyens de défense qui vont surprendre», a averti M.Mouallem. Ces propos viennent après la déclaration du secrétaire américain à la Défense, Chuck Hagel qui indiqua à une station de télévision «Nous sommes préparés. Nous avons positionné des éléments pour être capables de répondre à toute option choisie par le président» Barack Obama. «Nous sommes prêts à y aller», a-t-il ajouté.
Il a encore dit que les Etats-Unis allaient bientôt présenter des preuves de l’usage par le régime syrien de Bachar al-Assad d’armes chimiques. Selon la presse américaine, M.Obama réfléchirait à une frappe limitée, qui ne durerait probablement pas plus de deux jours selon le Washington Post.
Le New York Times estimait lui aussi que M.Obama donnerait probablement l’ordre d’une opération limitée, tels que des tirs de missiles de croisière depuis des bâtiments américains en Méditerranée, sans chercher à renverser le président Assad. Le Premier ministre britannique David Cameron a convoqué pour sa part le Parlement pour un vote aujourd’hui sur «la réponse du Royaume-Uni aux attaques à l’arme chimique». Downing Street a indiqué que l’armée britannique se préparait à l’éventualité d’une action militaire, tout en assurant qu’ «aucune décision n’a encore été prise» sur la forme que pourrait prendre la réponse. Moscou a de nouveau appelé la communauté internationale à la «prudence».
L’Iran a prévenu de son côté des «lourdes conséquences» qu’aurait une intervention militaire étrangère. Si l’Italie a rejeté hier une intervention sans approbation du Conseil de sécurité de l’ONU, une éventualité évoquée par Londres, la Turquie s’est dite en revanche prête à rejoindre une coalition même sans consensus à l’ONU. L’Allemagne approuverait de son côté une éventuelle «action» si l’usage d’armes chimiques était confirmé.
Les experts de l’ONU chargés d’enquêter sur ces attaques devait reprendre leur travail hier, mais leur mission a été reportée à aujourd’hui faute, selon M.Mouallem, de garanties de la part des rebelles concernant leur sécurité. Mais les insurgés ont démenti ces accusations, affirmant que «le régime essaie de convaincre la mission que la vie de ses membres serait en danger si elle se rendait dans la Ghouta orientale».
Les experts s’étaient rendus lundi à Mouadamiyat al-Cham, où ils ont effectué, selon l’ONU, une collecte «productive» de preuves. Malgré des «circonstances très difficiles», leur convoi ayant essuyé des tirs, les experts ont pu «visiter deux hôpitaux et parler à des témoins, des survivants et des médecins» et «recueillir des échantillons», a indiqué le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon. Alors que de hauts responsables militaires de pays occidentaux et de la région étaient réunis à Amman pour une deuxième journée de discussions au sujet «des scénarios» possibles sur la Syrie, un haut responsable jordanien a affirmé que son pays ne serait pas une «rampe de lancement» pour une intervention militaire.
La veille, l’Irak s’était dit opposé à l’utilisation de son espace aérien ou de son territoire Face à la crainte d’une escalade, les Bourses du Golfe étaient en forte baisse hier, l’indice de Dubaï perdant plus de 7 et celui d’Arabie saoudite plus de 4%.
Les cours du pétrole étaient de leur côté en nette hausse à New York, une éventuelle intervention en Syrie pouvant déstabiliser l’ensemble de la région, importante zone de production d’or noir.