Utilisation d’Armes chimique en Syrie,Assad met en garde Washington

Utilisation d’Armes chimique en Syrie,Assad met en garde Washington
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Le président syrien, Bachar al-Assad, avertit l’Occident

L’avertissement de M.Assad, alors que l’armée syrienne est engagée dans une guerre sans merci contre les rebelles depuis plus de deux ans, intervient au moment où Washington et Londres étudient les options militaires.

Le président syrien Bachar al-Assad a prévenu Washington que toute intervention militaire contre son régime serait vouée «à l’échec», qualifiant d’ «insensées» les accusations occidentales sur l’usage d’armes chimiques par son régime au moment où une enquête de l’ONU doit débuter hier. L’avertissement de M. Assad, alors que l’armée syrienne est engagé dans une guerre sans merci contre les rebelles depuis plus de deux ans, intervient au moment où Washington et Londres étudient les options militaires pour répondre à l’attaque chimique présumée mercredi près de Damas. Le chef de la diplomatie française Laurent Fabius a affirmé de son côté que les pays occidentaux décideront d’une réaction «arbitrée dans les jours qui viennent», tandis que la Turquie, alliée des rebelles, se disait prête à rejoindre une coalition contre la Syrie, même sans consensus à l’ONU. Mais la Russie, puissante alliée du régime, a mis en garde Washington contre les conséquences «extrêmement graves» pour la région en cas d’intervention militaire. Les experts de l’ONU ont quitté hier matin leur hôtel à bord d’un convoi de cinq voitures, escorté des services de sécurité syriens pour se rendre sur les lieux de l’attaque, selon l’AFP. Le président syrien a fustigé les allégations des pays occidentaux, affirmant qu’accuser son régime avant l’enquête était contraire au «bon sens». «Les déclarations faites par des hommes politiques aux Etats-Unis et en Occident sont une insulte au bon sens», a-t-il déclaré. Le régime a attendu quatre jours après l’attaque présumée avant de donner son feu vert à la mission d’experts onusiens qui était déjà sur place pour enquêter sur des allégations sur d’autres attaques présumées dans le pays plus tôt cette année. Un responsable américain a affirmé que l’autorisation de Damas arrivait «trop tard pour être crédible, notamment parce que les preuves disponibles ont été largement altérées par les bombardements continus menés par le régime». Selon lui, il reste «très peu de doutes» sur l’usage d’armes chimiques, une affirmation soutenue notamment par la France et la Grande-Bretagne. D’intenses consultations à haut niveau ont eu lieu ces derniers jours entre les capitales occidentales pour préparer une «réponse sérieuse», alors que l’armée américaine assurait préparer ses options. Hier, de hauts responsables militaires de pays occidentaux et musulmans ont entamé une réunion de deux jours en Jordanie pour discuter «des scénarios» possibles après les «dangereux développements» en Syrie, selon Amman. Cette réunion rassemblera entre autres le chef d’état-major inter-armées américain, le général Martin Dempsey. Mais le président Assad a prévenu qu’en cas d’intervention, «les Etats-Unis essuieront un échec comme lors de toutes les guerres précédentes». Washington a longtemps considéré l’usage d’armes chimiques comme une «ligne rouge». Pour autant, la Maison Blanche a démenti des informations du quotidien britannique Telegraph affirmant que Washington et Londres s’apprêtaient à lancer une action militaire commune «dans les prochains jours». De même, M. Fabius a indiqué qu’une décision en ce sens «n’était pas encore prise». «Il faut proportionner les réactions (…) et cela va être arbitré dans les jours qui viennent», a-t-il dit.