USTHB : Les licenciés refusés en master répondent au recteur

USTHB : Les licenciés refusés en master répondent au recteur

ushb.jpgCes étudiants sont ballotés d’un responsable à un autre depuis l’ouverture des inscriptions pour les masters, au début du mois de septembre. L’Université de sciences et de la technologie Houari-Boumediene (USTHB) leur refuse l’inscription au master 1, les forçant ainsi à quitter la faculté avec pour seul bagage une licence. Pour le rectorat qui évoquait leur cas dans un communiqué paru dans notre édition de samedi, “leurs dossiers de candidature n’ont pas été retenus par la commission d’admission en master en raison d’une scolarité non satisfaisante”.

Ce même communiqué précise que “les étudiants concernés par le refus ont mis six ans pour décrocher la licence” et que “l’accès au master est ouvert aux candidats titulaires d’une licence obtenue en trois ou quatre ans”. L’USTHB propose aux étudiants ayant obtenu la licence en cinq ans “d’étudier leurs dossiers au cas par cas” et pour ceux qui l’ont obtenue en six ans de “les aider à s’inscrire dans d’autres facultés”. Après la parution de ce communiqué, trois représentants de ces étudiants se sont présentés à notre rédaction pour exposer leur version des faits et répondre au rectorat de l’USTHB.

Même s’ils entendent les arguments avancés par l’université, ils ne comprennent pas sur quelle base légale le rectorat peut-il décider d’instaurer ce type de critères. En effet, les conditions d’accès au master sont fixées dans l’arrêté n°363 du 9 juin 2014 qui, dans son article 3, stipule que l’inscription repose sur : le vœu de l’étudiant, le diplôme y ouvrant droit, les résultats du cursus scolaire et, enfin, la disponibilité des places et des encadrements.

Une loi qui ouvre la voie à de nombreuses interprétations possibles. Or, selon les informations obtenues auprès de leurs enseignants, “les places de master sont disponibles”. Même s’ils avouent avoir mis six années pour obtenir leur licence, ces étudiants estiment mériter une chance de continuer leurs études, d’autant, disent-ils, que les résultats obtenus au cours de leur dernière année sont jugés “très satisfaisants” par leurs encadreurs. Ils en veulent pour preuve leur classement parmi leurs promotions respectives.

Mais ce que ces étudiants ne comprennent pas, c’est avant tout les raisons exactes du refus. Ils affirment que “les étudiants ayant obtenu leur licence en cinq ans ont tous été admis en master”. Ils assurent que leurs dossiers “n’ont été étudiés par aucune commission”, tandis que le traitement au cas par cas n’a pas été respecté s’agissant des licenciés en cinq ans. Pour eux, il s’agit là d’une injustice.

Le communiqué du rectorat rapporte, également, que “ce groupe d’étudiants tente de perturber le fonctionnement de l’université en bloquant les accès”. À cela, ils répondent que c’est le silence du rectorat face à leurs nombreuses tentatives de discussion qui les a poussés à organiser un premier sit-in devant la faculté de génie civil et un second à l’entrée du parking des étudiants pour tenter de sensibiliser leurs camarades. “Nous n’avons jamais eu pour but de déstabiliser l’université, nous voulions simplement nous faire entendre”, affirment les porte-parole des étudiants.