USMH : Laïb : «J’ai hérité d’une dette de 11 milliards, voilà le problème»

USMH : Laïb : «J’ai hérité d’une dette de 11 milliards, voilà le problème»
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C’est un président préoccupé que nous avons rencontré au stade communal de Bab Ezzouar où il était pour assister à la rencontre amicale de son équipe contre la formation locale du NRBBE mais aussi et surtout pour rassurer les joueurs qui étaient sur le point de déclencher une grève en guise de mécontentement  à l’égard de la direction qui tarde à honorer ses engagements avec les joueurs. À la question de savoir les raisons de cette crise financière alors que les sponsors sont là et que l’argent ne devrait pas être le problème principal de l’USMH, le boss Harrachi nous a déclaré : «Écoutez, quand on hérite d’une dette de 11 milliards de centimes avec des joueurs qui réclament leurs sept mois de salaires impayés de la saison passée, il est difficile de faire face a une telle demande. Si les joueurs avaient perçu leur argent de la saison passée en temps voulu, je n’aurai pas hérité de ce lourd fardeau.» A déclaré le président  avant d’enchainer : «Il est vrai que tous les présidents démissionnaires ou démis de leur fonctions laissent toujours des dettes, mais celle que j’ai hérité est  lourde à supporter. Quand, je suis parti le 15 mai  2015, il y avait 7, 8 milliards qui devait arriver dans le compte bancaire le lendemain de mon départ et avec lesquels mon successeur a payé les joueurs. Mais moi j’ai dû me débrouiller à droite et à gauche pour faire face aux dépenses de l’intersaison entre autres,  le stage et le recrutement.»    

   

«Le compte bancaire bloqué, les joueurs doivent patienter»

À la question de savoir les raisons de sa présence au stade communal le président de l’USMH visiblement énervé nous dira : «Je suis là pour voir mon équipe, car j’assiste rarement aux rencontres officielles en raison de mon état de santé. Vous savez à mon âge on supporte mal la pression d’un match officiel. Donc  je préfère assister aux matches  amicaux pour mieux apprécier  mon équipe et son jeu.» Nous dira le président Laïb qui cachait mal sa déception. En fait, ce dernier nous a avoué par la suite qu’il était là pour un double objectif. «Je suis là pour deux raisons, assister au match, mais aussi pour rencontrer les joueurs qui commencent à s’impatienter à propos de leur argent. Justement, je viens juste de terminer ma réunion avec eux.  Je leur ai fait savoir que le problème  est dû au blocage du compte bancaire. Je ne peux pas dire que les caisses sont vides, mais  comme le compte est bloqué, on doit attendre. Cela nécessite au moins semaine, voire dix jours pour  régler ce problème administratif.»

«On n’a pas pu recevoir une subvention du ministère, faute de bilan de la saison passée»

Tout au long de notre entretien avec le boss harrachi, on a senti en lui un certain dégoût qu’il nous a avoué durant notre conversation. «Que puis-je vous dire, si ce n’est que je ressens une grande fatigue, non seulement physique mais surtout morale. De l’extérieur du club, on a l’impression que tout baigne dans l’huile. Il faut savoir que l’USMH n’est pas facile à gérer. Heureusement que mes longues années d’expérience me donnent la force de tenir. Mais cela ne peut pas durer éternellement.» Dira le président de l’USMH avant d’ajouter : «Par exemple, il y a une subvention bloquée au ministère parce que l’ex direction  ne nous a pas remis les bilans.»    

«Notre budget aurait suffi, si on avait payé les joueurs la saison passée»

À la question de savoir si l’argent disponible dans le compte suffit pour le payement des joueurs, le premier responsable de l’USMH nous dira : «Notre budget est trop juste, mais si on avait pu recevoir les subventions étatiques dont l’une est toujours bloquée au ministère et dont le montant avoisine les 2,5 milliards de centimes, et en ajoutant l’argent déjà disponible on aurait pu payer, ou plutôt, ce qui reste à payer aux joueurs d’ici la fin de saison.» Le président nous a révélé que les dépenses de son équipe sont pratiquement les mêmes que celles de la saison dernière, mais il espère tout de même conclure d’autres contrats de sponsoring. «En fait, les dépenses sont presque équivalentes aux recettes. C’est pourquoi je lance un appel à tous les amis du club parmi les industriels qui veulent aider le club.»

«Certains actionnaires ne sont là que pour dénigrer ou critiquer dans les journaux»

Par ailleurs, Laïb affirme concernant les dirigeants. «À ma connaissance, aucun dirigeant n’a quitté ses fonctions. Ils sont là et se disent disponibles pour travailler et aider le club, mais j’attends qu’ils se manifestent de façon officielle pour voir si je peux compter sur eux. D’ailleurs, Laïb n’a pas manqué de nous faire part de ses regrets quand à la défaillance de certains dirigeants dans ces moments où la présence de quelques-uns à ses côtés auraient pu l’aider à régler plusieurs problèmes», avant d’ajouter : «Nous sommes onze actionnaires, mais je ne vous cache que depuis plusieurs semaines, je travaille pratiquement seul. Mis à part un ou deux actionnaires qui parfois marquent leur présence, tous les autres ne donnent aucun signe de vie», dira Laïb, avant d’enchaîner avec un goût d’amertume : «Certains ont déclarés leur incapacité à faire face aux dépenses. Je ne peux pas les obliger.  Mais si au moins on récoltait des encouragements, cela nous donnerait plus d’envie de continuer. Lisez (il nous montre un journal) ces accusations gratuites à mon encontre. Comment voulez-vous qu’on ait la force de poursuivre notre travail quand cela vient d’actionnaire qui n’a jamais apporté quoique ce soit au club ?»

«Ceux qui veulent investir dans le club, sont les bienvenus»

Avant de terminer le président n’a pas omis de souhaiter la bienvenue à ceux qui veulent investir dans le club tout en les rassurant que l’USMH pourra vivre de sa récolte si le club arrive à construire son centre de formation : «La porte est grande ouverte à eux pour donner un coup de main à l’USMH. Nous avons choisi une politique de formation, comme je l’ai promis à mon retour au club. L’USMH n’est pas un club riche financièrement, mais il possède des ressources. Nous avons un terrain que nous voulons exploiter pour construire un centre de formation. Pour moi, le club pourra vivre de sa récolte si on arrive à mettre les moyens pour la formation des jeunes.»