Les Rouge et Noir ont fait ce qu’il fallait faire, mardi dernier, en ne ratant pas l’occasion de la venue de l’Entente de Sétif à Bologhine pour mettre un terme à son invincibilité qui dure depuis la 11e journée et sa défaite à Boumezrag face à l’ASO (2-1).
Les Rouge et Noir savent que les trois points engrangés sont loin de pouvoir peser sur la balance pour la course au titre, mais cette victoire peut avoir en revanche un grand impact psychologique sur le groupe, qui croit de plus en plus en ses moyens et en ses chances, d’aller chercher une place sur le podium. Nonobstant le nom de l’adversaire, ce qui était important, ce sont les trois points. Car, au point où en sont les choses, les Usmistes n’ont plus droit à la moindre erreur, surtout à domicile. Si la première place est perdue, sauf si les Sétifiens n’en veulent plus, la deuxième et la troisième place sont toujours en jeu, et le seul moyen de préserver ses chances afin de ne pas gâcher une autre saison de suite, c’est de ne plus céder le moindre point sur son terrain, ni ailleurs.
La prestation de l’USMA devrait interpeller les responsables du club
Cela étant, il est important de faire une halte sur le match de mardi dernier pour souligner la bonne prestation de l’USMA, qui a dominé son sujet avec une grande maîtrise tactique. Ce match face à l’Entente est de loin le meilleur que les Rouge et Noir ont livré cette saison, même si le score ne reflète pas vraiment le déroulement des débats. Comme quoi, quand l’USMA veut jouer et quand elle veut prendre les choses au sérieux, elle peut le faire. Malheureusement, ce n’est pas toujours le cas et cela devrait interpeller les responsables du club. Les Rouge et Noir avaient en face le leader du championnat, une équipe solide qui n’a pas goûté à la défaite en onze rencontres et qui se montre toujours redoutable en dehors de ses bases, mais avant-hier face à l’USMA, cette équipe sétifienne ne pouvait pas éviter la défaite, et tout ce qu’elle avait pu faire, c’est de limiter les dégâts qui auraient pu être plus lourds si les Usmistes s’étaient montrés plus adroits et plus lucides devant le but, comme en témoignent le grand nombre d’occasions manquées, en première et en deuxième mi-temps, sans oublier le penalty raté par Benmoussa.
Dominateurs même à dix
Ce qui conforte cette analyse, c’est la dernière demi-heure de jeu où l’USMA avait évolué à dix suite à l’expulsion de Boudebouda. Cette dernière demi-heure illustre on ne peut mieux l’impuissance des Sétifiens de pouvoir inquiéter leurs hôtes et la grande maîtrise tactique des Rouge et Noir qui n’ont guère été perturbés par la sortie de leur défenseur. Mieux encore, c’est à ce moment-là qu’ils ont accentué leur domination, comme s’ils étaient 12 joueurs sur le terrain. «Nous n’avons pas pu profiter de notre supériorité numérique», reconnaissait Hubert Velud après le match.
L’Entente doit une fière chandelle à Khedaïria
Comme indiqué plus haut, les Sétifiens n’ont pas pu éviter la défaite, mais ils ont évité la raclée et ce, grâce à un homme auquel l’Entente devra rendre une fière chandelle. Il s’agit du gardien Khedaïria qui a fait éviter à son équipe d’une lourde défaite, en sauvant au moins trois buts certains. Il a été sans conteste l’homme le plus en vue de l’effectif sétifien sur le terrain et son meilleur élément à la fois. Il n’a, toutefois, rien pu faire face à d’autres actions, mais là, ce sont les joueurs de l’USMA qui ont été maladroits, à l’image de Ziaya qui s’est permis à deux ou à trois reprises de rater le cadre alors qu’il était dans des positions idéales.
Les décisions contestées d’Abid Charef
Tout le monde s’accorde à dire que l’arbitre Abid Charef a été à la hauteur de l’évènement avant-hier en dirigeant le match USMA-ESS d’une main de fer et en étant très juste dans ses décisions. Pour preuve, les deux penaltys sifflés en faveur de l’USMA n’ont pas été vraiment contestés par l’adversaire, ni remises en question par les observateurs, au même titre que l’expulsion de Boudebouda. Il n’en demeure pas moins que deux ou trois de ses décisions ont soulevé des interrogations.
Le but de Chafaï
Après le penalty transformé par Ziaya, l’USMA avait réussi à inscrire un second but par Chafaï qui reprenait de la tête un coup franc de Benmoussa. Le but a été refusé pour une position de hors-jeu, mais ce n’était pas très évident. Si les joueurs de l’USMA n’ont pas contesté cette décision, c’est parce qu’ils menaient au score et le match ne faisait que commencer. Mais sur le banc, comme dans les tribunes, on était convaincu que le but était valable. De par la position des caméras, il est difficile de le vérifier.
La faute de Karaoui
Une autre décision d’arbitrage qui a été contestée lors de cette rencontre, c’est la faute de Karaoui sur Koudri lorsqu’il a laissé traîner ses semelles sur le visage de ce dernier. Un geste qui méritait d’être sanctionné au moins par un carton jaune, synonyme d’une expulsion puisque Karaoui avait déjà été averti. Mais on avait l’impression que l’arbitre a fermé les yeux en n’accordant qu’un coup franc à l’USMA sans avertir une deuxième fois le joueur.
Et celle de Zemmamouche
La troisième décision de l’arbitre qui n’a pas été du goût des Sétifiens cette fois-ci, c’est de n’avoir pas expulsé Zemmamouche lorsque ce dernier a été rendu responsable d’une faute sur Ziti. Les Sétifiens avaient estimé que le gardien usmiste méritait l’expulsion, ce n’était pas l’avis du directeur du jeu en effet.
Courbis a arrêté l’effectif qui se déplacera à Tizi
Betrouni et Bekakchi à la place de Ferhat et Boudebouda
Rolland Courbis a établi, hier, la liste des 18 joueurs qui devront faire le déplacement, samedi prochain à Tizi Ouzou, en perspective du match de la 22e journée contre la JSK. Ce sont les mêmes éléments auxquels il a fait appel pour le match contre l’ESS à deux éléments près. Ferhat devra rejoindre la sélection nationale des U20 et sera remplacé par Betrouni, et Bedbouda, suspendu pour avoir été expulsé contre l’Entente, sera remplacé par Bekakchi.
Seguer, Bouzid et Daham toujours hors de la liste des 18
L’on constate que pour ce match contre la JSK, Rolland Courbis a écarté pour la deuxième fois consécutive Seguer, Bouzid et Daham qu’il n’a pas retenus parmi le groupe qui affrontera la JSK, et ce, malgré les absences de Ferhat et de Boudebouda. Le coach usmiste a préféré faire plutôt appel à Betrouni et Bekkachi, deux éléments des U21.
Al Boqa’a risque de déclarer forfait
Comme on le sait, le match retour de la Coupe arabe contre l’équipe jordanienne d’Al Boqa’a est prévu pour le mardi 26 février. Les Jordaniens, par rapport aux plans de vols réguliers, devraient arriver à Alger, demain vendredi, comme cela a été convenu. Sauf que jusqu’à hier soir, les responsables d’Al Boqa’a n’ont pas confirmé leur arrivée. La direction de l’USMA n’a rien reçu dans ce sens, et c’est ce qui laisse supposer un éventuel forfait de l’équipe jordanienne.
Courbis : «Ceux qui veulent me juger, c’est à la fin de la saison qu’ils doivent le faire»
Rolland Courbis était très satisfait du rendement de son équipe face à l’ESS où ses joueurs avaient parfaitement appliqué les consignes qui leur ont été données, et a estimé que son équipe venait de réaliser «une importante victoire». Mais selon le coach usmiste, «cette victoire n’est importante que si elle est suivie d’une autre face à la JSK ce samedi». Le coach usmiste a certainement raison puisque, si l’USMA ne gagne pas contre la JSK, et si l’USMH, le MCA et l’ESS gagnent respectivement contre le WAT, le CRB et le MCO, les choses redeviendront comme elles l’étaient, et rien n’aura changé.
«L’expulsion de Boudebouda ne nous a pas perturbés»
L’entraîneur de l’USMA a mis l’accent lors du point de presse qu’il a animé sur l’expulsion de Boudebouda qui, selon lui, «n’a pas influé sur le rendement de l’équipe. On avait peur bien sûr, mais finalement, on a su maintenir le cap, on a même accentué notre domination en les privant du ballon au milieu du terrain et en se créant d’autres occasions avec un penalty raté. Malgré cela, je n’étais pas tranquille malgré, car j’avais peur d’encaisser un but dans les dernières minutes.»
«Qui sait ? Si leurs absents étaient présents, on les aurait battus par 3 ou 4 à 0»
A une question de savoir si les absences, côté ESS, avaient pesé sur le rendement de l’adversaire, Courbis a indiqué que «c’est souvent le contraire qui se produit, car les remplaçants se donnent toujours à 200% pour profiter de l’occasion et essayer de gagner leurs places. Je ne peux pas le savoir, mais peut-être si les joueurs en question étaient présents, on les aurait battus par trois ou quatre buts.»
«Si l’ESS ne gagne pas le titre, ses responsables doivent se pendre»
Une autre question à laquelle le technicien français des Rouge et Noir devait répondre, c’est celle de savoir qu’après avoir réduit l’écart à neuf points avec le leader, si les chances de son équipe ont augmenté de nouveau pour la course au titre. Encore une fois, Courbis a été réaliste. «J’avais déjà indiqué que nos chances sont compromises depuis nos derniers échecs et que le titre est déjà joué. Si l’Entente de Sétif ne gagne pas le titre, ses responsables doivent se pendre (rire). Notre principal objectif à présent, c’est la deuxième place», a-t-il déclaré.
«Les dirigeants sont au courant de mes déplacements en France»
A la fin, une question qui brûlait les lèvres des journalistes, celle qui a relation avec ses fréquents déplacements en France. A ce sujet, Courbis n’a pas voulu trop s’étaler sur le sujet en se contentant de dire : «Mes dirigeants sont au courant de tout, je ne vois pas où est le problème. Maintenant, pour ceux qui veulent me juger, je leur dis que je n’ai pas encore terminé mon travail, c’est à la fin de la saison que cela devrait se faire. Mais je dis tout de même, j’ai joué 18 matchs, j’en ai gagnés 13, perdu trois et fait deux matchs nuls. C’est un bilan qui parle en ma faveur jusque-là.»