USMA : N’Gal : «On a dit beaucoup de stupidités à mon sujet. Moi, j’ai répondu sur le terrain»

USMA : N’Gal : «On a dit beaucoup de stupidités à mon sujet. Moi, j’ai répondu sur le terrain»

Auteur d’une superbe prestation pour son premier match en tant que titulaire, Serge Charles N’Gal, la seule recrue hivernale des Rouge et Noir, nous a accueillis chez lui avant-hier soir pour nous accorder cet entretien. Durant toute la durée que nous avons passée chez lui dans son appartement à Sidi Yahia, le n°7 de l’USMA nous a parlé de plusieurs sujets. De ce qui a été dit à son propos juste après avoir signé son contrat, de sa vie algéroise, mais aussi de ses ambitions. Ecoutons-le.

Vous êtes à Alger depuis quelques semaines. Comment se déroule votre nouvelle vie ?

Je suis arrivé il y a trois semaines. J’ai découvert et je continue à découvrir l’ambiance petit à petit. J’ai eu des petits conflits par rapport à mon accueil, mais cela ne m’a pas empêché de m’adapter facilement. Pour le moment, tout se passe bien, et je n’ai pas à me plaindre.

De quels conflits parlez-vous ?

Ce ne sont pas vraiment des conflits, mais c’est par rapport à tout ce qui a été dit et écrit dans la presse parce que je suis un bon lecteur. On a dit beaucoup de mal à mon propos comme «Serge N’Gal est blessé, il n’a pas effectué de tests médicaux avant de signer ou encore il est manque de compétition».

En avez-vous été affecté ?

Moi, personnellement, non, pas trop, parce que je suis un sportif. Mais vous savez, nous avons des familles qui nous suivent. Ce n’est pas bien de parler sans connaître la personne.

A présent toute cette histoire fait partie du passé, puisque vous avez fait vos débuts comme titulaire face au MCEE. Pour une première, vous vous en êtes très bien sorti avec une bonne prestation et une passe décisive à la clé…

Voilà, moi, j’ai préféré répondre à tout ça sur le terrain. Et c’est ce que j’ai fait. Maintenant que j’ai eu cette occasion de mettre les choses au point, je vais continuer à donner le meilleur de moi-même, mais non pas pour mettre les gens d’accord puisque c’est la réussite du club qui m’importe. Il y a un projet qu’il faut réaliser, et moi je suis venu pour y participer.

Avant de venir, vous avez déclaré que vous hésitiez à tenter une expérience en Algérie. Le confirmez-vous ?

Oui, c’est vrai. Je n’étais pas convaincu, et c’est mon père ainsi que mon agent, Boubekeur Hemri, qui ont réussi à me faire changer d’avis.

Pourquoi n’étiez-vous pas chaud à l’idée d’opter pour un club algérien ?

Parce que je n’ai jamais joué en Afrique. J’ai vécu de nombreuses expériences en Europe. Je pense que si je n’avais pas eu de qualités, je n’aurais pas défendu les couleurs de tous ces clubs, et puis il y a aussi mon âge. J’avais aussi plusieurs propositions. Je ne voulais pas revenir en Afrique, mais mon père et mon agent, que j’écoute beaucoup, m’ont, comme je l’ai dit, fait changer d’avis. Sans eux, je ne crois pas que je serai là. Ils ont su me convaincre, et je me suis dit : pourquoi ne pas tenter le coup ?

Quelques semaines après, pensez-vous avoir fait le bon choix ? Vous vous plaisez à Alger et à l’USMA ?

Alger est une belle ville. Quant à l’USMA, j’ai bien aimé la façon dont j’ai été accueilli parmi le groupe. Le seul truc qui m’a déçu jusque-là, c’est ce que j’ai entendu parler alentour.

Par exemple…

Que certains au sein du club se sont opposés à mon recrutement. Je ne veux pas revenir sur ça parce que ça fait partie du passé. Pour former un club, il faut être solidaire et faire avec les joueurs qu’on a. Cela m’a fait mal qu’on parle de moi sans qu’on m’ait vu à l’œuvre. J’ai 26 ans, et le fait d’avoir accepté de venir en Algérie devrait être vu d’un côté positif et non pas le contraire.

La prestation que vous avez fournie face au MCEE vous a permis de gagner la confiance des supporters. C’est le plus important, non ?

Les supporters, je ne peux que les remercier pour l’accueil qu’ils m’ont réservé. J’étais heureux de constater qu’ils étaient satisfaits de ce que j’ai donné. Eux, ils reconnaissent les bons joueurs. Pour eux, je me donnerai toujours à fond.

Le fait qu’ils vous aient vite adopté ne vous met-il pas trop la pression ?

Non, pas du tout. Je suis un joueur de haut niveau, un professionnel. J’ai eu assez d’expérience par le passé. Pour la pression, je connais bien. J’ai confiance en moi-même, et je ferai de mon mieux pour les régaler à chaque fois.

Sur le plan physique, comment vous sentez-vous ?

C’est à vous de juger. Côté physique, on a trop parlé mais après les 90’ intenses que j’ai réalisées, je pense qu’il n’y a rien à ajouter. Quand l’arbitre siffle la fin, il faut bien s’arrêter, mais moi je vous assure que je pouvais continuer à jouer sans le moindre problème.

Face au MCEE, vous avez évolué comme attaquant de pointe. Préférez-vous ce poste ou bien être aligné sur le côté ?

Je n’ai aucun problème. Je peux occuper n’importe quel poste pourvu que j’apporte un plus et que je sois utile. Je suis même prêt à garder la cage si on me demande de le faire. En pointe ou comme attaquant de soutien, moi je suis à l’aise quand mon équipe gagne, voilà !

Comment est votre relation avec Ollé-Nicolle ?

Tout se passe bien, ça va. Chacun connaît sa mission. Moi, je fais mon devoir sur le terrain.

Après la défaite au Khroub, les supporters, mécontents, se sont déplacés à l’aéroport où ils ont pris à partie les joueurs. Vous attendiez-vous à vivre une telle situation ?

Non, je ne m’attendais pas à ça. Leur réaction, ça choque. J’espère que ça ne va pas se répéter à l’avenir, et que la prochaine fois ils viendront pour applaudir, non pour insulter.

Si vous voulez, vous pouvez leur lancer un message avant le derby face au CRB. Un derby d’une grande importance, puisque l’équipe adverse est un concurrent pour le titre…

Mon message est simple : venez nombreux pour acclamer l’USMA, l’équipe de cœur. Moi, je défends ce maillot, donc je fais partie de la famille usmiste et j’aimerais bien les voir à nos côtés.

En parlant de ce match, seriez-vous prêt pour ce rendez-vous ?

Aucun doute là-dessus. Je serai prêt même si on me réveille à 4h (rires.)

Vous faites partie de ce groupe depuis quelques semaines, donc vous savez très bien ce qui se passe à l’intérieur du vestiaire. Sincèrement, pensez-vous que l’USMA a les moyens de remporter le championnat ?

Je n’ai pas de doute. Le premier jour où je les ai vu jouer je me suis dit qu’ils ont les moyens d’aller chercher le titre. Pour le gagner, je crois qu’il faut juste un peu plus de combativité.

Vous avez signé un contrat d’une année, êtes-vous pressé de repartir ?

Je ne sais pas ce que le destin me réserve. C’est vrai que ce qui s’est passé à ma venue pourrait bien me pousser à lever le camp, mais d’un autre côté, je vais rester au club pour jouer une compétition internationale. Pourquoi pas la gagner ? C’est un peu tôt d’en parler, donc on reparlera de ça au moment opportun.

Pensez-vous pouvoir percer à l’USMA ?

Bien sûr. Je suis sûr de moi. Je sais que je pourrai le faire. Là où je suis passé, j’ai laissé une bonne impression. D’ailleurs, un simple coup de fil de ma part et je pourrai revenir.

Passons à autre chose. Parlons de la CAN. Suivez-vous les matchs ?

Oui, quand j’ai du temps libre. Là, je viens de voir Gabon-Mali.

Le Mali vient de se qualifier pour les demi-finales de la CAN. Savez-vous qu’un de vos coéquipiers fait partie de cette sélection ?

Oui, je le sais. C’est Abdoulaye Maïga. Je suis content pour lui. J’espère qu’il ira jusqu’au bout avec sa sélection, et pourquoi pas nous revenir avec la coupe. Ça nous fera plaisir et ça apportera sûrement que du bonheur, à lui et à sa famille.

Selon vous, quelle sélection pourrait remporter ce tournoi ?

La Côte d’Ivoire est le favori. Moi, je ne penche pour aucune équipe, donc je vais me contenter de dire que le meilleur gagne.

Avant vous, un Camerounais a déjà fait les beaux jours du club. Il s’agit de Daniel Moncharé. Le connaissez-vous ?

Oui, j’ai déjà entendu parler de lui. Il a réalisé un bon passage, et je suis content pour lui. J’espère suivre son chemin et, pourquoi pas, faire un meilleur parcours.

Un match amical entre l’Algérie et le Cameroun devait avoir lieu avant qu’il soit annulé à cause d’un problème de primes. Qu’avez-vous à nous dire à ce sujet ?

Je ne sais pas ce qui s’est passé. Je ne fais pas partie du groupe, donc je ne peux rien dire. Je vais me contenter de déclarer qu’au Cameroun, il y a toujours ce problème de primes.

Quel est le joueur dont vous êtes le plus proche en sélection camerounaise actuelle ?

Je dirai Stephane Mbia, le défenseur de l’Olympique de Marseille. On est en contacts permanents, j’espère pouvoir le faire venir ici.

Quel est votre genre musical ?

J’écoute un peu de tout. J’aime bien le R&B. La musique camerounaise et là, j’ai même écouté un peu de musique algérienne (rires.) Ça m’a beaucoup plu. Ça m’a rappelé mon enfance, parce qu’à cette époque-là, j’aimais bien écouter de la musique maghrébine.

Que faites-vous de votre temps libre ?

Pour être franc, je ne sors pas trop. J’aime bien rester chez moi.

Quel est votre club préféré ?

Depuis tout petit, j’aime le Real de Madrid. En France, je suis pour l’OM.

De quel joueur êtes-vous le plus proche à l’USMA ?

Pour le moment, je ne peux pas citer de nom parce que je blague et je rigole avec tout le monde. Ils sont tous sympa avec moi.

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Ils ont dit de lui

Boubekeur Hemri : «Je n’ai jamais eu llde doute à son sujet. C’est un très bon joueur. Je suis sûr qu’il pourra mettre tout le monde d’accord si on lui fait confiance.»

Yannick N’Djeng : «Serge est un llfrère. Je suis sûr qu’il pourra se relancer en Algérie. C’est un joueur généreux dans l’effort avec beaucoup de qualités. Réussir, c’est tout le mal que je lui souhaite.»

Paul Biyaga : «Pour moi il n’y a pas llde doute, Serge a toutes les capacités pour réussir en Algérie. Je le connais depuis longtemps, et je suis heureux de le retrouver.»

Francis Ambane : «Je me rappelle de lllui lorsque nous étions au Cameroun. Nous sommes issus du même quartier, c’est un frère pour moi. Depuis tout petit, il était doué. D’ailleurs, il a toujours eu de l’avance en sélection.»

Claude Mobitang : «Avec lui, les llproblèmes offensifs de son équipe pourraient être résolus. Qu’on le mette seulement dans de bonnes conditions. Pour le derby, il est tôt pour en parler. Tout ce que je pourrais dire, c’est que je serai ravi de le retrouver sur la pelouse.»