Rabie Meftah revient en équipe nationale. Le sélectionneur des Fennecs a de nouveau fait appel à ce défenseur après l’incident de l’année dernière. Le latéral droit de l’USMA revient par la même occasion sur cette folle fin de saison de son équipe.
Après une année, jour pour jour, vous signez votre retour en équipe nationale. Quel est votre commentaire ?
Cette convocation est tombée au bon moment et c’est normal de vous dire que je suis heureux de retrouver l’équipe nationale et de défendre ses couleurs à nouveau.
Ne pensiez-vous pas que c’en était fini avec l’EN, à la suite de l’incident de l’année dernière (parti en vacances, Meftah avait éteint son portable quand on l’a convoqué et c’est sa direction qui l’a soutenu, pour lui éviter une sanction) ?
Je n’avais pas rejoint l’EN à cette époque à cause d’un malentendu. Je n’ai pas pu rejoindre les Verts pour les raisons que tout le monde connaît. Les gens doivent se mettre dans l’idée que l’équipe nationale est au dessus de toute considération. L’intérêt de l’équipe nationale passe avant tout.
Quand on revient sur votre parcours, on a l’impression que vous faites partie des anciens. Que répondez-vous à ceux qui laissent entendre que votre temps est passé ?
Ceux qui le disent ont tendance à oublier que je n’ai que 28 ans. J’étais âgé de 18 ans seulement quand j’ai fait mes premières apparitions avec les seniors dans mon club. Cela fait maintenant dix ans que je joue au football, en Ligue 1. J’ai acquis une expérience et c’est à 28 ans que le joueur est en pleine possession de ses moyens.
Vous en avez encore pour longtemps à jouer à un haut niveau ?
En tant que défenseur, je pourrai encore jouer dix ans à un haut niveau. Quand je vois Deham, à 36 ans, marquer des buts et peser sur les défenses, je me dis que j’ai de nombreuses années devant moi à jouer au football. Je suis présent sur les terrains depuis 2003. Ferhat aussi a débuté avec nous à l’âge de 17 ans. Je suis persuadé que dans dix ans, on dira de lui qu’il se fait vieux, alors qu’il sera, j’en suis persuadé, en mesure d’aller encore plus loin.
Votre rappel en équipe nationale se fait au moment où le sélectionneur n’a pas encore trouvé le joueur qui règle le problème du couloir droit…
Il y a des joueurs qui évoluent en championnat et qui sont en mesure de pallier ce manque. Mon coéquipier Benamara à l’USMA joue bien dans le couloir droit. Ziti de l’Entente aussi. Le sélectionneur a son idée et c’est son droit de faire le choix qui l’arrange. En ce qui me concerne, je suis en mesure de répondre à ses exigences et à mettre toute mon expérience au service de l’EN.
C’est bien de faire l’éloge de Benamara, votre concurrent direct à l’USMA…
Où est le problème ? Un joueur comme Benamara qui joue des deux pieds a réussi à combler un manque en jouant sur le flanc gauche de la défense, quand l’entraîneur le lui a demandé. Je suis persuadé qu’il ira loin dans sa carrière.
Il y a six mois seulement, vous envisagiez votre départ et vous voilà parmi l’effectif qui vient d’offrir un doublé à l’USMA, que s’est-il passé entre-temps ?
Je ne faisais pas partie des choix du coach avant le mercato, malgré cela, j’ai continué à travailler dur. Comme j’ai fini par me rendre à l’évidence qu’il n’y avait aucun changement, j’ai demandé qu’on me laisse partir dans un autre club qui pourrait me donner l’occasion de jouer plus souvent. Mais la direction du club ne l’entendait pas de cette oreille. Lors de la phase retour, je me suis remis à jouer et à partir de là, tout s’est bien passé et à la conclusion, on a remporté deux trophées.
D’aucuns disent que la coupe d’Algérie remportée face au MCA est un exploit…
On n’est pas arrivés en finale aussi facilement qu’on peut le penser. On a éliminé quatre grandes équipes, la JSS, le NAHD, l’USMH et le MCO. La finale en elle-même est un doublé parce que nous avons mis fin à plus de 40 ans de supériorité du MCA en coupe d’Algérie.
La coupe est-elle pour vous équivalente au titre de champion d’Algérie ?
La comparaison est un peu difficile, mais quand on a constaté que le titre de champion d’Algérie nous échappait, on s’est rabattus sur la coupe qui a redonné de la considération à l’équipe et aux joueurs.
Malheureusement, vous ne jouez pas cette finale contre le MCA…
J’étais soumis à des soins dès les premières heures de la journée du mercredi 1er mai. Malheureusement, il était évident que je ne pouvais pas prendre part à cette finale. Ferhat a joué à ma place et a fait de son mieux. Il n’était pas normal que je joue contre le MCA pour demander mon changement au cours de la rencontre.
Mais vous vous rattrapez en coupe arabe en marquant un but et en gagnant le trophée…
On a gagné le premier titre international, c’est la première fois que l’USMA se distingue en compétition internationale.
Que vous a dit Benmoussa avant l’exécution du penalty ?
C’est moi qui suis allé lui parler. J’ai dit à Benmoussa qu’il avait conquis le public de l’USMA en marquant le but de la finale de la coupe d’Algérie. Et qu’il risquait de perdre cette aura s’il ratait sa frappe.
Vous auriez pu rater le penalty. Vous avez embobiné votre coéquipier, n’est-ce pas ?
Comme on dit chez nous : je n’ai pas de marche arrière. J’ai un dos assez large et prêt à supporter le courroux des supporters.
Quels sont les objectifs de l’USMA après ce doublé historique ?
Pour gagner des titres, il faut une certaine stabilité. Les saisons passées ont connu beaucoup de changements et d’instabilité. On s’est débarrassés du problème psychologique aussi. Le chemin est à mon avis balisé pour gagner d’autres titres.
D’aucuns disent que si Courbis avait quitté l’USMA lors du passage à vide, le club n’aurait pas gagné ces titres, qu’en dites-vous ?
On parlait d’instabilité, c’est vrai que le départ du coach aurait mis le club dans une situation de crise, d’autant plus que ce n’est pas la première fois, cette saison, que le club se sépare de son entraîneur.
En parlant de stabilité, on peut comprendre que vous allez renouveler votre contrat qui arrive à terme à la fin de cette saison…
J’ai reçu des propositions, mais je ne prendrai aucune décision tant que je n’ai pas rencontré mes responsables actuels.