Il n’y a pas que les nouveaux changements au niveau du stade Omar-Hammadi qui inquiètent les supporters, mais aussi la façon dont est gérée l’équipe qui semble avoir perdu toute son âme.
Sur le terrain, l’USMA n’a plus cette agressivité et cette hargne qui la caractérisaient auparavant, et ce qui est encore plus grave, c’est qu’on ne donne pas l’air sur le terrain de vouloir se battre pour les couleurs du club. On s’en fout éperdument, en ce sens qu’à chaque fin du mois on va retirer son salaire, et qu’en plus on est sûr de trouver de l’argent.
A quoi bon donc se compliquer la vie ? Et en quoi servirait de promettre une grosse prime de match si les joueurs ont tous fait le déplacement avec des chèques de 400 ou 500 mille dinars, voire plus, des sommes représentant leurs salaires respectifs ? Comment un joueur peut-il se battre pour une prime de dix millions s’il a déjà en poche cinq fois cette somme, ou plus ? Comment peut-on motiver les joueurs dans de telles conditions ? «L’USMA, c’est sport et travail. On ne se bat plus pour les couleurs du club, c’est fini. C’est devenu comme une société nationale, mais où on est très bien payé. On vient le matin, on pointe, et on repart après l’entraînement.
On s’en fout si on gagne ou si on ne gagne pas les jours du match, le salaire est assuré», décrivent la situation les supporters qui se disent prêts à monter au créneau si les choses ne changent pas. Et devant cet état de fait, certains responsables tiennent des réunions pour donner une nouvelle directive, celle de ne plus autoriser les chauffeurs de l’équipe de déjeuner avec les joueurs… Comme si c’est cela le problème de l’USMA.
Un des responsables, le DAG pour ne pas le nommer, qui est apparemment derrière presque toutes les décisions qui ont été prises jusque-là, a eu même l’audace, la veille du déplacement à Bordj, de signifier aux adjoints de l’entraîneur qu’ils n’ont plus droit aux primes de matchs, alors que dans leurs contrats, signés par monsieur Rahial en personne, il est stipulé noir sur blanc qu’ils en ont le droit au même titre que les joueurs. «Je me suis trompé», leur a-t-il répondu. Même si on a décidé de changer les choses ou de les réajuster, il y a des manières de le faire, et non comme bon nous semble, au grè des humeurs.
Les supporters comptent interpeller Haddad
Bref, aujourd’hui à l’USMA, on ne parle que d’argent. La gestion de l’équipe est confiée à des personnes inexpérimentées et qui manquent de tact. On ne gère pas une équipe de football, qui a ses traditions et ses coutumes, comme on gère une entreprise de bâtiment. On se trompe lourdement. Les responsables de la nouvelle direction doivent revoir leur stratégie avant qu’il ne soit trop tard.
Car, dans la rue, on commence à gronder. Des supporters sont même en train de s’organiser pour demander à Ali Haddad, le premier responsable de l’équipe, de confier la gestion de la section football à Abdelkrim Mechia, le seul qui peut, selon eux, remettre les choses en ordre. Sinon, à des connaisseurs de la famille usmiste et non à des administrateurs qui ne comprennent pas du tout le langage du football et sa philosophie.
L’antre de l’USMA perd de ses couleurs
Quatre mois sont passés depuis que la nouvelle direction de l’USMA a pris les commandes de la section football suite à la reconversion de ladite section en SSPA. Dans leur écrasante majorité, les supporters avaient accueilli à bras ouverts la venue du patron de l’entreprise ETRHB qui allait devenir le premier actionnaire de la SPA, avec près de 83% des parts.
Un apport dont L’USMA avait tant besoin pour prendre un nouvel envol et une nouvelle dimension. Du coup, plusieurs projets ambitieux sont annoncés, une nouvelle organisation est mise en place et des idées, réalistes ou surréalistes, font déjà rêver les Usmistes. Mais aujourd’hui tout cet enthousiasme qui animait les fans semble estompé.
L’inquiétude gagne les plus proches d’entre eux, notamment ceux qui suivent de près l’évolution des choses au sein de la maison rouge et noir. Les supporters remarquent que, de jour en jour, leur équipe prend beaucoup plus l’image d’une société à caractère commercial que celle d’un club de football issu d’un quartier populaire. Mais ce qui les inquiète le plus, c’est que l’âme de l’équipe, ses couleurs, et surtout son identité sont en train de disparaître.
Entrée d’une usine ou d’un stade ?
Il suffit juste d’aller au stade pour constater que les choses ne sont plus comme elles l’étaient par le passé, et les premiers signes de ce changement brutal vous frappent à l’entrée même. Au portail du stade, si vous voulez entrer avec votre véhicule, on vous demande votre nom. Si celui-ci ne figure pas sur une liste de ceux qui y sont autorisés, on ne vous laisse pas entrer. Quoi de plus normal. Cela met fin au va-et- vient et à la présence dans le parking du stade d’intrus qui n’ont rien à faire sur les lieux.
Sauf que, quand un certain Abdelkrim Mechia se voit refuser l’accès au parking, celui-là même qui a permis à l’USMA de se doter de cette infrastructure, juste parce que son nom ne figure pas sur ladite liste, l’on s’interroge sur les réelles intentions des nouveaux responsables qui ne semblent pas très conscients des conséquences de ce genre de décisions. Quand l’ex-vice président des Rouge et Noir, un des artisans des nombreux titres gagnés par le club aux côtés de Saïd Allik est interdit d’entrée au stade, cela devient inquiétant. Il faut faire la différence entre l’entrée d’une usine et celle d’un stade de football.
De nouveaux stadiers étrangers au club
Cet incident qui aurait pu poser un problème assez sérieux, n’était la sagesse de Mechia qui a décidé ne pas en faire une histoire, ne se serait pas produit si on avait mis à l’entrée des gens qui connaissent les membres de la famille usmiste qui, même s’ils ne sont pas tous autorisés à entrer au parking, reçoivent au moins un meilleur traitement. Cela nous amène à faire un autre constat, qui est celui du changement de presque tout le personnel du stade. C’est une question assez importante et qui inquiète au plus haut point les supporters les plus proches, car avec l’arrivée de personnes étrangères installées par la nouvelle direction c’est tout le fief des Rouge et Noir qui est en train de changer de décor. A commencer par les stadiers. Tous ceux qui s’occupaient auparavant de cette tâche, d’une manière officielle ou non peu importe, ont été remplacés par d’autres personnes. Ce n’est pas ça le problème, mais c’est parce que ces nouveaux stadiers sont tous étrangers au club. On ne les a pas choisis parmi les supporters, pis, ils ne sont même pas d’Alger. Alors que, comme cela se fait partout dans le monde, les stadiers doivent être choisis parmi l’entourage de l’équipe car, en cas de pépins, ils sauront comment s’y prendre dans la mesure où ils connaissent parfaitement les sensibilités des uns et des autres, tout en ayant la capacité d’identifier les perturbateurs là où ils se trouvent dans les gradins.
La valeur sentimentale des lieux en question
Aussi, l’effectif du personnel du restaurant a été changé, et aux dernières nouvelles on apprend que même les guichetiers du stade Omar-Hammadi, (des retraités, supporters de l’USMA) ont été virés. Dans le couloir qui mène aux vestiaires, on a installé deux nouvelles portes en acier, peintes en orange, et non en rouge et noir. «Qui sait, un jour on verra des drapeaux oranges dans les tribune», lâche un proche au club qui ne s’y reconnaît plus.
Ces portes séparent le restaurant de la porte d’entrée et de celle qui mène aux vestiaires. Bref, on se sent comme dans une forteresse. Certes, il y a eu beaucoup de points positifs, comme la rénovation des lieux (restaurant, vestiaires et salle de musculation entre autres), l’installation de nouveaux équipements et tout ce qui s’en suit, conformément au cahier de charges, mais on ne semble pas avoir pris en considération la valeur historique des lieux, les traditions et les coutumes du club.
Fergani n’est pas rentré du Mali
Finalement, Ali Fergani n’est pas rentré du Mali. En effet, le président de la commission technique de l’USMA a décidé de prolonger son séjour à Bamako. Les raisons ? Afin d’être sûr de ne pas se tromper à propos de Abdulay Maïga, le défenseur du Stade Malien. Ali Fergani a décidé de superviser une deuxième fois le joueur avant de prendre une quelconque décision. Mais il n’y a pas que ça. En suivant un match du championnat malien mercredi passé, un autre attaquant aurait attiré son attention. Un jeune international espoir qui semble avoir séduit Fergani, et c’est pour cette raison aussi qu’il a décidé de prolonger son séjour. Il a même appelé Zeghdoud pour qu’il puisse le rejoindre à Bamako, mais l’ex-capitaine des Rouge et Noir s’est excusé de ne pouvoir y aller en raison de ses nouvelles obligations dans le staff technique de l’équipe. Même Dziri, actuellement en formation pour l’obtention de diplôme d’entraîneur de deuxième degré, ne pouvait pas se déplacer non plus. En tout cas, ce sont les deux raisons pour lesquelles Fergani n’est pas encore rentré du Mali.
Saâdi à la place de Fergani ?
Selon des indiscrétions, les responsables de l’USMA auraient proposé à Noureddine Saâdi, démis récemment de ses fonctions d’entraîneur en chef, d’occuper le poste qu’occupe actuellement Ali Fergani, c’est-à-dire président de la commission technique. Les responsables de l’USMA ne veulent pas que Saâdi reste au club et touche son salaire sans rien faire. Mais dans ce cas, on ne sait pas quel serait le sort de Fergani…
Réunion des membres du CSA ce matin
Lors de leur dernière assemblée tenue il y a presque deux mois, Saïd Allik, le président de la CSA/USMA, avait émis le vœu de faire une nouvelle évaluation du patrimoine du club. C’est ce qui a été fait il y a quelques jours. A en croire une source digne de foi, les membres du CSA devront se réunir ce matin. Cette réunion devra avoir lieu au cercle du club, sis au boulevard Mira à Bab El Oued. Elle se tiendra à partir de 11h.