Ali Haddad tient beaucoup à son capitaine d’équipe, Khaled Lemouchia, et ce, malgré la présence de Nassim Bouchema et le recrutement de deux excellents milieux récupérateurs, Hocine El-Orfi et Hamza Koudri en l’occurrence.
Néanmoins, avant de lui faire signer un nouveau contrat de deux ans, Ali Haddad veut revoir le salaire de Lemouchia à la baisse. L’international algérien touchait la saison passée un salaire mensuel de 45 000 €, soit plus de 500 millions par mois. Cette saison, la direction de l’USMA lui a proposé la moitié de ce salaire, c’est-à-dire 22 000 €, et «c’est à prendre ou à laisser», nous dira un officiel du club. Mais avant de décortiquer cette histoire et relater ces détails, faisons un petit rappel de ce qui s’est passé lors de ces derniers 15 jours.
Entre le Club Africain, El-Khritiyet et l’USMA
Khaled Lemouchia, qui avait refusé dans un premier temps de commenter cette affaire, parce qu’il était en plein stage avec l’équipe nationale, a eu une longue discussion avec Ali Haddad le lendemain du match Algérie-Gambie au cours de laquelle le patron usmiste avait fait une proposition à son joueur. Quelques jours plus tard, Khaled avait rejoint Tunis où il a négocié avec le Club Africain. En même temps, Lemouchia, qui n’a pas d’agent, est resté en contact permanent avec les Qataris (El-Khritiyet) qui ont mis 750 000$ sur lui. Une fois, il a pris connaissance des propositions des trois présidents, Khaled est rentré en France, mais avant de partir, il nous avait fait la déclaration suivante : «Jai entendu ce qu’avait à dire les trois clubs qui me veulent cet été. Je ne veux pas me précipiter. Je vais rentrer chez moi, discuter avec ma famille et prendre une décision dans environ une quinzaine de jours.»
Son cœur va pour l’USMA, mais…
Après une longue réflexion et en concertation avec sa famille, Khaled Lemouchia a tranché en faveur de l’USMA. Plusieurs choses l’ont poussé à faire ce choix. D’abord, Khaled se plait à Alger, une ville où il ne manque de rien et un club qui a recruté les meilleurs du championnat pour gagner le titre et aller le plus loin possible en coupe de la CAF. La deuxième raison n’est autre que la peur d’aller d’exiler au Qatar et prendre le risque de perdre sa place en équipe nationale, et par conséquent, la chance de jouer la prochaine CAN 2013 en Afrique du Sud. La troisième raison, et ça concerne le Club Africain, c’est le risque qu’il y a de signer dans un pays pas encore remis de sa révolution et les émeutes qui éclatent à Tunis et partout en Tunisie à la moindre décision ou événement au gouvernement actuel. Mais revenir à l’USMA et perdre 2,5 milliards par rapport à ce qu’il touchait la saison dernière ne plaît pas beaucoup à l’enfant originaire d’Oued Souf. C’est pourquoi il a informé Ali Haddad qu’il n’acceptait pas cette baisse de salaire, mais exigeait en contrepartie une prime spéciale en cas de sacre en fin de saison. Ali Haddad, qui n’a pas beaucoup apprécié cette façon de négocier de son joueur, lui a donné rendez-vous au téléphone pour hier dans la soirée pour lui connaître sa réponse.
Haddad ne devrait pas dire non
Il faut dire que dans ces négociations, aucune des deux parties n’est sous pression ou en position de faiblesse. Parce que l’USMA, en cas d’échec, peut toujours compter sur Bouchema, Koudri et El-Orfi qui sont d’excellents milieux défensifs. Khaled Lemouchia, de son côté, à l’embarras du choix et peut toujours opter pour le Club Africain, El-Khritiyet, le CSC, l’ESS ou encore le Mouloudia d’Alger qui n’attendent que l’échec des négociations avec l’USMA pour lui faire une proposition. Ainsi, Ali Haddad devrait décliner la proposition de Khaled, sinon rajouter quelques clauses à ce contrat de performance, comme par exemple exiger à ce qu’il joue plus de 20 matchs la saison prochaine, qu’il soit régulier dans ses performances et indiscutable à son poste, qu’il assume son rôle de capitaine… Si les deux parties se mettent d’accord, Khaled Lemouchia rejoindrait Istanbul directement à partir de Lyon, où il passe ses vacances en compagnie de sa petite famille. Affaire à suivre. A. M.