L’entraîneur de l’USMA, Angel Gamondi, a animé avant-hier une conférence de presse à l’hôtel Green Park où il a répondu à toutes les questions des journalistes en faisant le point sur les premiers jours de stage. C’est la première fois que le coach usmiste tient un point de presse depuis l’arrivée de l’équipe, mais il a fait savoir qu’il ne s’exprimera plus durant cette semaine, tout en indiquant aux journalistes qu’ils doivent en profiter pour poser toutes les questions qu’ils veulent.
«Deux semaines de stage, c’est un peu long»
Bien évidemment, Gamondi a d’abord parlé de ce stage d’Izmit, et on a été un peu surpris de l’entendre dire qu’il aurait aimé que ce regroupement ne dure pas plus de dix jours. «Je trouve que deux semaines de stage, c’est un peu long. Si ça ne tenait qu’à moi, j’aurais programmé un stage d’une semaine ou de dix jours au maximum. Mais nous sommes obligés d’établir un programme en fonction de cette période. Cela dit, ça nous pose pas de problèmes pour autant». Il a expliqué, néanmoins, que ce stage de deux semaines «aurait pu ne pas être bénéfique pour l’équipe si toute la période de préparation était très courte. Mais puisque l’intersaison sera longue, je crois qu’il n’y aura pas de soucis». Gamondi a ajouté : «Ce qui est bien cette année, c’est que justement, nous allons disposer d’une longue période de préparation où on aura tout le temps de nous pencher sur les différents aspects. Il est vrai que le travail physique va diminuer pendant le mois de Ramadhan, mais je pense que deux mois et une semaine de préparation suffiront largement pour accomplir un très bon travail».
«Je ne vais pas priver les joueurs du ballon»
Comme on le sait, ce stage d’Izmit est consacré essentiellement à l’aspect physique, d’où le choix du site qui culmine à 1 500 mètres d’altitude. On sait, à cet effet, que le staff technique n’a programmé aucun match amical pour ces deux semaines de travail, mais l’ex-coach du CRB ne compte pas priver ses joueurs du ballon. «Je sais que beaucoup d’entraîneurs prévoient un volume important de travail en cette période de préparation et certains d’entre eux vont jusqu’à priver les joueurs du ballon. Moi, je ne suis pas comme ça. Je sais que les joueurs s’ennuient beaucoup quand ils ne touchent pas au ballon et, par conséquent, il va falloir procéder par moment à d’autres méthodes qui les font travailler en mettant en place des exercices spécifiques avec ballon», a indiqué l’Argentin.
«J’ai appris à travailler le côté technique le matin et non l’après-midi »
Angel Gamondi a tenu durant ce point de presse à faire remarquer que ce que nous avons écrit récemment sur la méthode de travail durant ce stage, où nous avions fait savoir que les séances de la matinée seront consacrées au volet physique alors qu’on travaillera le côté technique durant celles de l’après-midi, n’est pas tout à fait correct. «Je comprends pourquoi vous avez écrit cela, mais sachez que ma méthode à moi est différente. Ma philosophie dans le travail, et c’est une méthode récente, consiste à consacrer les séances de la matinée à l’aspect technique, car le joueur est mieux disposé le matin sur le plan mental quand il se réveille. Il faut donc en profiter pour travailler et améliorer sa technique. En revanche, en fin de journée, il est généralement fatigué moralement, et c’est là où il faut travailler le côté physique», nous a-t-il expliqué.
«La sieste ne permet pas de bien récupérer»
Pour Gamondi, travailler la technique le matin est plus bénéfique que l’après-midi. «Il n’est pas normal qu’on fasse travailler durement les joueurs le matin et qu’on leur demande de travailler l’aspect technique l’après-midi. C’est une grosse erreur à mon avis. Ils seront usés et ils ne pourront jamais faire correctement leur travail. En plus, quand les joueurs travaillent durant la deuxième séance, ils vont se coucher directement et ils pourront récupérer pour le lendemain. Mais s’ils font ça le matin, ils ne pourront pas récupérer pendant la sieste».
«Jouer sur quatre fronts a ses avantages et ses inconvénients»
Sur le plan de la compétition et concernant les différentes échéances qui attendent l’USMA cette saison, Gamondi a fait savoir que le fait de jouer sur quatre fronts peut être bénéfique pour l’équipe, mais peut avoir des inconvénients en même temps. «C’est toujours bien de jouer plusieurs compétitions, c’est motivant et cela permet de gagner en expérience. Mais en même temps, il y a risque de perdre beaucoup de joueurs pour blessures et suspensions. Globalement c’est bien, mais il va falloir bien gérer tout cela».
«C’est agréable de travailler avec ce groupe»
S’agissant de la vie du groupe et l’ambiance qui y règne, le coach usmiste indique que c’est un aspect très important dans une équipe. «De par mon expérience, je sais que les problèmes internes et les conflits peuvent faire exploser un groupe, j’ai déjà vécu cela. Mais j’avoue que pour le moment, rien de tel n’est à signaler. Bien au contraire, nous avons un très bon groupe et c’est agréable de travailler avec cette équipe. De ce côté, je suis entièrement satisfait», a-t-il fait savoir.
«Je vais faire appel à 4 ou 5 Espoirs à notre retour à Alger»
Nous nous sommes penchés par la suite avec le technicien argentin sur la composante de son effectif. Gamondi a fait savoir d’emblée qu’il n’aime pas le qualifiant de dream team et qu’il ne reconnaît pas les joueurs par leurs noms non plus. «Il n’y a que la réalité du terrain qui compte pour moi», dit-il, en nous faisant savoir qu’au retour de l’équipe en Algérie, «je ferai appel à quatre ou cinq éléments de l’équipe Espoirs. Il faut donner suite au travail qui se fait dans les jeunes catégories pour faire émerger les joueurs du cru et les accompagner en équipe première. S’ils peuvent rivaliser avec ceux que nous avons, c’est tant mieux ».
«En Algérie, on dit d’un joueur de 24 ans qu’il est jeune»
Tout en en parlant des jeunes qu’il veut promouvoir en équipe première, Angel Gamondi ne comprend pas comment un joueur de 21 ans est considéré comme jeune en Algérie. «Franchement, j’ai du mal à comprendre cela. Vous dites des joueurs qui ont 21 et 22 ans, voire 24 et 25 ans qu’ils sont jeunes. Trois ans après, ils sont vieux et bons pour la retraite. Ce n’est pas normal. Chez nous en Argentine, un bon joueur doit intégrer l’équipe première à 18 ans ou même moins. On ne peut pas faire progresser un joueur si on ne le lance pas à cet âge, ça sera trop tard après. »
«Celui qui pense qu’en faisant un bon match il sera reconduit le match d’après se trompe lourdement»
Gamondi a donné l’exemple de Mokhtar, le jeune transfuge de Mekhadma. Il n’a que 21 ans mais c’est sa quatrième saison en senior après avoir joué deux ans et demi à l’USMB et une année au MB Mekhadma. «Pour vous c’est un jeune, certes, mais moi, je ne peux pas le considérer comme tel. Il doit prouver qu’il est capable de rivaliser avec les autres et s’imposer et il peut le faire. Il faut lui donner sa chance, et même s’il n’aura pas beaucoup d’occasions pour jouer, je refuse de le considérer comme un jeune», a expliqué l’entraîneur de l’USMA qui a voulu faire passer un message pour que tous ses joueurs le saisissent : «A ma connaissance, aucun joueur n’a signé un contrat ou une licence de titulaire. Pour moi, les meilleurs joueurs se sont ceux que j’alignerai le jour du match, ça c’est sûr. Après, rien ne garantit qu’ils seront reconduits pour le match d’après. Celui qui fait un bon match et dort durant la semaine à suivre comme s’il avait gagné sa place se trompe lourdement. Mon choix, je le ferai au cours des séances de toute la semaine et non par rapport au match précédent, il faut que cela soit clair pour tout le monde. Ceux qui ne joueront pas doivent l’accepter. Au lieu de faire la tête, il faut qu’ils travaillent pour me montrer que j’ai tort».
«Je n’ai pas besoin de Lemouchia»
Nous avons quand même posé la question à Gamondi concernant le cas Lemouchia. Le technicien usmiste a été on ne peut plus clair. «Quand je suis arrivé, j’ai trouvé trois récupérateurs au sein de l’effectif en comptant El Orfi. Je n’ai rien contre Lemouchia, mais je crois que nous n’avons pas besoin d’un autre joueur dans ce poste».