Un sportif octogénaire a fait une remarque pertinente à la lecture du classement actuel de la Ligue 2. Les sept derniers de ce tableau sont tous d’anciens pensionnaires de l’élite, autrefois dénommée Nationale Une. De l’ESM à l’USMB, ils sont cinq clubs qui vont batailler sans doute en vain pour décrocher la fameuse troisième place, qui pour tenter d’éviter la relégation en DNA. Les jeunes du temps présent doivent savoir que l’ES Mostaganem, la JSM Skikda, le MC Saïda, l’USM El-Harrach, l’ASM Oran, le RC Kouba et l’USM Blida ont connu leurs heures de gloire au cours des précédentes décennies et que tous ont donné des joueurs à l’équipe nationale.
Les anciens dirigeants et supporters éprouvent un sentiment d’amertume très compréhensible en voyant des clubs créés récemment jouer les premiers rôles. Mais qu’est-ce qui fait que ces clubs glorieux à forte assise populaire sont en déclin et n’arrivent pas à retrouver un rang digne de leur passé ?
Les réponses sont nombreuses et différentes, selon l’impact du club dans sa ville, les moyens, les circonstances et l’environnement. Il faudrait certainement beaucoup d’espace pour détecter et analyser les données ayant débouché sur cette fâcheuse situation. Que les jeunes sachent encore que l’USM Blida fait partie intégrante des anciens clubs algériens qui ont participé à l’éveil nationaliste, à l’instar du MCA, de l’USMO, de l’USMBA, du GCM, de l’ESM Guelma et la liste est très longue. En outre, de nombreux chahids ont porté leurs couleurs.
Ce n’est pas par hasard si à Blida un stade porte le nom de Brakni, un ancien joueur des années 50, coéquipier du regretté Smail Khabatou, sans oublier les Bayou, Ousser, Maâzouz Bouak et autre Benraghi. A l’instar de nombreuses autre villes d’Algérie, l’USM Blida, créée en 1932, a fait front contre le redoutable club local pied-noir, le FC Blida. Aujourd’hui, hélas, la situation du club de la ville des roses est carrément catastrophique. En dépit de la première (et seule) victoire, acquise face à l’ASMO, l’USMB est carrément larguée après que l’avant- dernier, le RCK, ait réussi le retentissant exploit de battre l’ASO, pourtant solide leader, alors que les Blidéens ont joué de malchance après la blessure de leur gardien titulaire fac à l’USM Annaba.
Les défaites s’accumulant au cours de la phase aller, les dirigeants ont fait appel à un vieux routier du football, l’ancien président du NAHD Lahlou, pour occuper le poste de directeur. Peu importe le nom de la fonction, Lahlou est en train de se démener pour éviter la relégation. Et, à ceux qui prédisent que l’USMB a besoin d’un miracle pour conserver sa place en Ligue 2, Lahlou reste toujours optimiste, misant sur l’expérience du coach Mohamed Henkouche, lequel partage le même avis.
Il est vrai que l’ex- international du GCM jouit d’une énorme expérience dans le dur métier d’entraîneur. Souvent, des clubs l’ont sollicité en « pompier » pour sauver les meubles. Cette fois, ce sont les dirigeants blidéens qui lui ont confié une mission très difficile à laquelle il fait face avec lucidité et courage. Outre les entraînements proprement dits, Henkouche s’attache à remonter le moral de ses joueurs, surtout après la défaite subie à Annaba.
Le hasard du calendrier a fait que le prochain match verra le RCK rendre visite aux Blidéens. Selon Henkouche, c’est un match à six points et demeure confiant. Quoi qu’il en soit, les vrais sportifs souhaiteraient que l’USM Blida, eu égard à son passé, conserve sa place en Ligue 2, en attendant une complète renaissance que tous les Blidéens appellent de tous leurs vœux.