Si le premier véhicule de chez «nous», Symbol, sortira de l’usine Renault de Oued Tlelat, dans la banlieue oranaise, le 20 novembre 2014, et au prix des concessionnaires, il faudra faire preuve de patience, voire de beaucoup de patience avant sa substantielle «algérianisation».
L’aveu «indirect» est du directeur des achats au projet Renault. Intervenant hier, lors d’une journée consacrée à la restitution des études de projets de sous-traitance industrielle dans la filière automobile, projet piloté par le programme d’appui aux PME/PMI et à la maîtrise des technologies d’information et de communication, Patrick Leclerc dira qu’il s‘agira dans une première phase, celle du démarrage, de simple montage de pièces en SKD, excluant, de ce fait, l’intégration de pièces locales,
ne pouvant être de ce rendez-vous». Ceci dit, l’orateur n’exclura pas l’intégration progressive de certains éléments non visibles, relevant de tout ce qui a trait au câblage, plastique et autre vitrage. Il y a aussi la batterie, «ce produit frais dont nous avons intérêt à produire localement car ne supportant pas d’être transporté sur de longues distances», poursuivra Leclerc. Aussi, Leclerc ne fera-t-il pas un autre aveu, celui ayant trait au prix de ce tant attendu véhicule de chez nous, en affirmant que la Symbol oranaise sera écoulée aux tarifs des concessionnaires, excluant indirectement toute réduction notable du fait de sa production locale. Ce qui poussera le ministre de l’Industrie, de la PME et de la Promotion de l’investissement, qui a présidé ce séminaire, à préciser que ce projet, de par son caractère structurant, aura plus d’impact en matière de postes d’emploi, de fixation des populations dans leurs lieux de résidence, la création progressive de tout un réseau de sous-traitants auxquels d’ailleurs, une superficie de 20 ha est consacrée sur le site-même de l’usine. «Toute une culture qui nous fera aussi sortir du spectre infernal de l’informel», ajoutera Chérif Rahmani. Cette intégration qui de ce fait, tardera à intervenir, est le fait, comme le signifiera Rédha Hamiani, patron du FCE, d’un climat des affaires pas du tout prêt pour ce genre de challenge. Préoccupation dont les pouvoirs publics semblent avoir pris conscience puisque le ministre de l’Industrie, de la PME et de la Promotion de l’investissement, a fait part de la mise sur pied prochainement d’un comité à l’effet d’améliorer justement ce climat. Et à Rahmani de se vouloir plus explicite en affirmant que la feuille de route de ce comité est tracée, avouant au passage «qu’il existe, aujourd’hui, un décalage entre la dynamique industrielle et le monde des affaires». Mission donc laborieuse quand on sait qu’il s’agira d’améliorer le positionnement du pays en matière de climat des affaires par la Banque Mondiale. Surtout que le tout prochain classement de cette institution interviendra dans quatre mois, en juin prochain. «Nous sommes en train de travailler sur ce dossier avec les organisations patronales, l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA) en collaboration avec la Banque mondiale», précisera Rahmani et annonçant la création d’un fonds d’amorçage et d’accompagnement des sous-traitants. A noter que les études pilotes effectuées par le PME Algérie et qui ont fait l’objet, à l’occasion de présentation, concernent la fabrication de ressorts à lames et à boudins pour la suspension des véhicules, de pièces de décolletage pour l’industrie automobile et enfin les articles en caoutchouc pour automobiles. Des études dont le but est d’aboutir à une feuille de route opérationnelle (calendrier, objectifs et engagements). Aussi, ce même programme concernera vingt autres articles, comme l’annoncera Rahmani.
M. K.