Longtemps vanté et présenté comme un exemple de réussite de l’investissement productif étranger sur le marché national, le projet de construction automobile Renault qui sera inauguré lundi prochain à Oued Tlilet, dans la wilaya d’Oran, n’est finalement qu’un nouveau canal pour booster les exportations françaises vers l’Algérie.
C’est du moins ce qui ressort de la révélation que vient de faire aujourd’hui le président du Conseil national consultatif pour la promotion de la PME/PMI, M. Zaïm Bensassi, avouant qu’ « aucune entreprise algérienne n’est en mesure de bénéficier d’une sous-traitance avec le constructeur automobile français ».
Intervenant sur les ondes de la radio ce lundi, à la veille de l’ouverture des travaux de la conférence nationale sur l’investissement qui se tiendra demain jusqu’à jeudi au Palais des Nations, M. Bensassi regrettera que « le constructeur français importera de France toute la pièce détachée nécessaire pour le montage sur son site d’Oran. Tandis qu’il n’y aura qu’une poignée de PME algériennes qui pourront être sollicitées pour la fourniture des accessoires secondaires comme les motifs pour le tableau de bord ou autres pour le salon ».
Il ira encore loin en se disant peu convaincu que le taux d’intégration du produit local puisse atteindre les 40% tel que l’exige la législation en vigueur en termes de gestion de l’investissement étranger en Algérie.
Le premier responsable du CNCP/PME expliquera cette exclusion du fait des entreprises nationales du réseau des intervenants en amont de l’usine Renault d’Oran par l’incapacité des PME/PMI locales à postuler à des contrats de sous-traitance avec le constructeur français. « Contrairement au Maroc qui a mis en place tout un réseau d’équipementiers automobiles avant le lancement du projet Renault, en Algérie nous n’avons pas d’entreprises qui sont capables de produire de la pièce détachée selon les normes requises par le constructeur français », regrette-t-il encore.
Avec une telle révélation, c’est tout le mythe qui entoure le nouveau projet de fabrication automobile d’Oued Tlilet, censé contribuer à booster la production locale, qui tombe.
Mourad Allal