Les paramètres devant permettre la viabilité de ce projet sont a priori respectés
A la veille de la pose de la première pierre de l’usine d’Oued Tlélat, toute une constellation de sous-traitants est appelée à graviter autour du projet.
Les pouvoirs publics ainsi que la société mixte algéro-française Renault Algérie Production, sont conscientes de l’importance de l’émergence du fameux tissu industriel devant soutenir toute production automobile. Ce dernier aura pour vocation d’usiner et de fournir la pièce de première monte, sachant qu’à terme il sera apte à exporter, car bénéficiant de l’homologation du constructeur automobile français. Finalement, les paramètres devant permettre la viabilité de ce projet auquel l’Algérie tient énormément, sont a priori respectés. Contrairement aux sceptiques qui discréditent d’emblée ce dessein industriel, les autorités affirment jouer la carte du long terme qui verra l’Algérie produire suffisamment de véhicules pour amortir le coût d’investissement de départ, avec à la clé, une vraie manufacture et un réel transfert de technologie. D’ores et déjà, le ministre de l’Industrie, de la PME et de la Promotion de l’investissement, juge impératif le développement d’une sous-traitance nationale autour de l’usine Renault d’Oran, détenue à la majorité par la partie algérienne (51%), un aspect-clé qu’il désigne d’«exigence algérienne» pour permettre à ces entreprises de pouvoir devenir exportatrices. «En janvier 2013, la société mixte sera créée. On l’a appelée Renault Algérie Production. Cette société de droit algérien sera enregistrée, sachant que le pacte d’actionnaires est prêt, de même que les statuts», affirme M.Bachir Dehimi, président du directoire de la Société de gestion des participations équipements industriels et agricoles (Equipag). Ce même responsable avait donc auparavant indiqué à propos de l’incontournable noyau de sous-traitants: «Quand ces sous-traitants nationaux seront en mesure de livrer à cette nouvelle usine automobile et homologués, ils peuvent être demain en mesure de vendre à n’importe quel constructeur, car ils ne vont pas produire uniquement de la pièce spécifique pour Renault.» Ainsi, le schéma devant concrétiser cet objectif longuement mûri est a priori très clair. L’on annonce en effet que plusieurs composants entrant dans la production des véhicules de la marque au Losange d’Oued Tlélat (Oran), notamment certaines parties des vitres, des batteries ou des pièces en plastique ou caoutchouc seront fabriquées par des entreprises algériennes. M.Dehimi a également rappelé qu’une trentaine de PME algériennes sont retenues pour le développement de ce réseau de sous-traitants autour de l’usine du constructeur français. Ils fourniront à celle-ci «des faisceaux électriques, du vitrage, et toutes les pièces en plastique, les batteries, les lignes d’échappement et des radiateurs». Composés d’entreprises publiques et privées, les futurs sous-traitants de l’usine Renault qui entrera dans la phase de production fin 2014, produiront aussi «toutes les pièces en caoutchouc, les boulonneries, les peintures et les visseries», a-t-il ajouté. Parmi ces entreprises qui vont accompagner ledit projet, il y a la Société publique de production et de commercialisation de boulonnerie, coutellerie et robinetterie (BCR), Africaver, une entreprise publique spécialisée dans la fabrication de verre, et Enpec, également publique, qui produit des batteries. M.Dehimi a aussi affirmé que certaines PME sous-traitantes seront implantées à proximité même de l’usine pour assurer un approvisionnement rapide. Il a ainsi fait savoir que sur les 150 hectares qui accueilleront l’usine automobile, une parcelle de 20 hectares sera réservée à des sous-traitants. Pour ce qui est des investissements qui seront consentis par les sous-traitants de Renault, ils atteindront 170 millions d’euros sur dix ans, selon les estimations du président du directoire de la SGP qui a participé aux négociations avec le constructeur français pour implanter une usine d’automobiles en Algérie. Notons enfin, que le ministère de l’Industrie, de la PME et de la Promotion de l’investissement a indiqué que «la formation qui constitue une clé de succès de ce projet sera menée avec le savoir-faire et la technologie Renault, les équipes mixtes travaillent depuis plusieurs mois à l’identification des programmes de formation et à l’utilisation et le développement, notamment du centre de formation d’Oued Tlélat qui sera dédié spécifiquement aux métiers de l’automobile», a signalé à ce propos le ministre.