Mitt Romney a gagné hier à la convention républicaine de Tampa (Floride) son passeport pour la présidentielle de novembre.
Les orateurs se sont succédé à la tribune, rivalisant d’amabilités pour le président démocrate sortant, Barack Obama, dont un retentissant : «Jetez-le dehors» le 6 novembre prochain.
«Il ne peut pas reconstruire l’économie, car il ne sait pas comment elle a été construite», a notamment lancé le président de la Chambre des représentants, John Boehner, sous les applaudissements des délégués républicains à la convention. «Le peuple américain lui demande où sont les emplois, mais il n’offre que des excuses, pas des réponses», a-t-il ajouté. «Alors dans 70 jours, lorsque le peuple américain se rendra aux urnes, que devrons-nous faire ? Jetez-le dehors», a scandé John Boehner. Tour à tour, des ténors du parti, ou encore le candidat malheureux face à Mitt Romney lors des primaires, l’ultra conservateur, Rick Santorum, se sont empressés de dénoncer les politiques du président sortant en matière économique, sociale ou familiale. «Nous devons cesser la destruction en cours de l’institution du mariage et de la famille dans ce pays», a affirmé Rick Santorum, tandis que le candidat au Sénat, Ted Cruz, appelait à revivre «l’histoire d’amour qui s’appelle l’Amérique».
Ann Romney, l’épouse du candidat républicain à la Maison-Blanche, a, de son côté, charmé l’assistance en venant lui «parler d’amour». C’est «l’homme dont l’Amérique a besoin, cet homme ne va pas échouer, cet homme ne nous laissera pas tomber, cet homme va tirer l’Amérique vers le haut», a-t-elle déclaré dans un discours où elle a particulièrement cherché à séduire les femmes. Les sondages montrent en effet qu’elles préfèrent largement Barack Obama à Mitt Romney. Mme Romney, 63 ans, est l’atout cœur d’un mari souvent perçu comme distant et peu en phase avec les préoccupations des électeurs, et elle a été ces derniers mois son indispensable faire-valoir dans la campagne.
Autant l’ancien homme d’affaires multimillionnaire et ancien gouverneur de Massachusetts peut apparaître distant et figé, autant cette mère de cinq fils et grand-mère de 18 petits-enfants apparaît spontanée et chaleureuse. Et elle a pleinement rempli son contrat hier soir, dans ce qui était le discours le plus important de sa vie, devant des millions de téléspectateurs.
Le président Obama, en campagne durant cette même journée dans l’Iowa devant 6 000 étudiants, avait anticipé le tir de barrage de ses adversaires, affirmant que la convention «devrait être un spectacle plutôt distrayant». «Je suis sûr qu’ils auront plein de choses adorables à dire à mon sujet», avait-il ironisé.
R. I. / Agences