Un groupe de théoriciens de la conspiration appelé les « birthers » agace la Maison-Blanche.
Ces derniers persistent à affirmer que Barack Obama n’est pas né aux États-Unis, mais au Kenya, comme son père, et que de fait, il ne peut assumer la présidence des États-Unis.
Sur ce point, la Constitution américaine est claire : une des conditions d’éligibilité d’un candidat au poste suprême est d’être né sur le sol américain.
Apparue au cours de la campagne présidentielle, cette théorie refait surface malgré la publication à l’automne dernier de l’acte de naissance du président afro-américain.
Le porte-parole de la Maison-Blanche, Robert Gibbs, n’a d’ailleurs pas caché son exaspération, lundi, au cours d’un point de presse, lorsqu’un journaliste lui a demandé : « Avez-vous quelque chose à déclarer qui clouerait le bec aux birthers ? » « Si j’avais de l’ADN à disposition, je calmerais ceux qui ne croient pas qu’il (Obama) est né ici », a répliqué Gibbs.
« Mais j’ai une info pour eux et pour eux tous : le Président est bien né à Honolulu, à Hawaï, le 50e État du plus grand pays à la surface de la Terre. Il en est bien citoyen. » Et de rappeler : « Voici un an et demi, j’avais demandé à ce que son acte de naissance soit diffusé sur Internet. »
Copie scannée
Une copie scannée numériquement de l’acte de naissance délivré par l’état civil d’Hawaï montre bien qu’Obama est né à Honolulu le 4 août 1961 à 19 h 24 locales.
Le groupement non partisan factcheck.org , qui dépend de l’université de Pennsylvanie, a d’ailleurs examiné l’original de l’acte de naissance d’Obama afin de couper court à la polémique.
Factcheck.org fait aussi remarquer que la mère américaine d’Obama et son père kenyan ont publié dans un journal de Honolulu une annonce, le 13 août 1961, pour faire part de la naissance de leur fils Barack.
Et le porte-parole de la Maison-Blanche de trancher : « Nous concluons qu’il est absolument conforme à tout ce que requiert le département d’État pour prouver que l’on est citoyen américain. Obama est né aux États-Unis, comme il l’a toujours dit ».
Pour Gibbs, qui a déjà tourné en ridicule les « birthers » par le passé, leurs affirmations sont « fabriquées de toutes pièces, elles sont une absurdité digne d’une fiction ».
« Il existe 10.000 sujets de discussion plus importants pour les gens de ce pays, plutôt que de se demander si oui ou non le Président est un citoyen (américain). »
Malgré les preuves manifestement indiscutables, les animateurs de talk-shows de certaines stations de radio orientées à droite continuent d’évoquer l’hypothèse d’un faux acte de naissance qui viserait à dissimuler la naissance à l’étranger d’Obama.
Cette théorie a la vie dure : un élu républicain du Congrès, Mike Castle, a été sifflé lors d’une réunion publique après avoir insisté sur le fait qu’Obama, qui est démocrate, était bel et bien un citoyen américain.
Un autre élu républicain du Congrès, John Campbell, est le coauteur d’un texte de loi qui viserait, à l’avenir, à contraindre les candidats à la présidentielle à produire des certificats de naissance.
Parallèlement, plusieurs actions en justice pour contester l’éligibilité de Barack Obama ont été rejetées.