Un jeune Américain, emprisonné sans procès et maltraité pendant trois ans dans l’une des prisons les plus dures des Etats-Unis, dont il était devenu une figure emblématique, s’est donné la mort deux ans après sa sortie.
Comme il avait tenté de le faire à plusieurs reprises en prison, Kalief Browder s’est pendu chez lui et a été retrouvé samedi dernier par sa mère, selon la famille. Il avait 22 ans. Depuis sa sortie de Rikers Island , le jeune homme était devenu le visage et la voix des abus commis dans ce gigantesque centre pénitentiaire. Son témoignage sur les maltraitances qu’il a subies, outre les coups des autres prisonniers et des gardiens, il avait aussi passé deux ans à l’isolement, a permis de lancer des réformes pour tenter d’arrêter la violence endémique dans la prison et d’interdire que les adolescents ne soient mis au «mitard». Son cas avait eu un fort impact sur l’opinion publique et plusieurs célébrités s’étaient prises d’amitié pour le jeune homme. La famille a pour sa part rendu le traitement subi en prison responsable du suicide du jeune homme. «Il n’a pas pu surmonter la peine et les tourments provoqués par son expérience dans une cellule d’isolement», indique-t-elle. Le centre pénitentiaire de Rikers Island, qui compte environ 14 000 détenus, souffre «d’une culture profondément enracinée et endémique de la violence», en particulier des brutalités commises par les gardiens contre les adolescents, avait dénoncé un rapport officiel l’année dernière.