Manque de lits et de consommables, renvoi de malades, prise en charge défaillante…, telle est la situation prévalant dans nos hôpitaux, notamment au service des urgences.
Ce constat désolant fait depuis longtemps, est toujours valable aujourd’hui. Et malgré toute la bonne volonté affichée des pouvoirs publics, rien ne semble indiquer un changement quelconque.
Des salles d’attente bondées, des patients allongés sur des brancards, ce sont des images qui symbolisent la crise dans ce service. Nous sommes au service des urgences médico-chirurgicales de l’hôpital Mustapha-Pacha d’Alger. Plusieurs malades allongés sur des brancards attendent toujours. Amine est en colère : son père qu’il a accompagné, n’a pas été pris en charge.
«Mon père a fait une chute assez grave. A mon arrivée, j’ai été surpris de constater qu’il est toujours allongé sur un brancard sans prise en charge aucune», a-t-il déploré au micro de la chaîne III de la Radio nationale. Pire, bien qu’il soit diabétique, on n’a même pas daigné contrôler sa glycémie.
«Ce qui nous a contraints à partir lui acheter un glycomètre», a-t-il ajouté estimant en outre que c’est «à la famille de jouer le rôle du personnel médical». «Voir mon père – et tant d’autres malades – dans cet état, c’est la dignité humaine qui est tout bonnement bafouée», a déclaré Amine. Une dame, elle, est sous le choc.
Son époux, non plus, n’a pas été pris en charge et ce, bien qu’il soit hypertendu, diabétique… C’est à n’y rien comprendre», s’est-elle offusquée.
Les responsables, eux, tentent, comme à chaque fois, de justifier l’injustifiable. Interrogé par le journaliste de la chaîne III, le responsable des urgences, le Dr Guichouch, affirme que le malade en question n’a pas pu être hospitalisé et a donc dû passer la nuit dans le couloir, imputant le fait au manque de lits. «Notre service ne dispose pas de suffisament de lits pour toute la population algéroise. Cela relève de l’impossible.»
Même son de cloche du côté du directeur de l’hôpital Mustapha-Pacha d’Alger Mohamed Chouachi. Ce dernier a affirmé sur les ondes de la chaîne III : «Le peu de lits dont nous disposons, est vite occupé et la meilleure solution serait d’ouvrir d’autres services des urgences car, celui de l’hôpital Mustapha-Pacha pris d’assaut par les Algérois et des malades venus de l’intérieur du pays, est vite submergé.»
Selon lui, le nombre de lits est insuffisant y compris pour la réanimation. Manque de lits, malades renvoyés et manque de consommables : telle est la situation prévalant dans nos hôpitaux. Pourtant, un protocole d’accord a été signé récemment à Alger, entre le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière et le groupe américain General Electric (GE), portant sur l’amélioration des prestations au niveau des services des urgences, dans quatre CHU de la capitale.
Le responsable à l’international de général de GE médical, Jhon Dineen, a fait savoir que les équipes de son groupe, réparties dans les 4 CHU, à savoir Mustapha-Pacha, Beni Messous, Bab El-Oued et Nafissa-Hamoud (Hussein Dey) comptaient échanger leur savoir-faire avec leurs homologues algériens.