Le ministre de l’Habitat, de l’Urbanisme et de la Ville, Abdelmadjid Tebboune compte revoir de fond en comble la politique nationale de l’urbanisme.
Lors de la réunion consacrée à la présentation des résultats du secteur de l’habitat de l’année 2013, à l’hôtel El Aurassi à Alger, Abdelmadjid Tebboune, a indiqué que plus de 80% du programme quinquennal 2010-2014 qui prévoit la réalisation de 2,28 millions de logements ont été réalisé en 2013. Sur les 80%, près de 58% ont été réalisés par les entreprises privées, 38% par les entreprises étrangères, alors que les entreprises publiques n’ont contribué que par seulement 4%.
Si en matière de réalisation de logements, l’Algérie a enregistré des avancées, le ministre a reconnu, toutefois, qu’en matière d’urbanisme, le pays est passé à «côté de la plaque», citant des exemples de construction anarchique dans plusieurs villes. «On est très en retard dans la conception et dans l’exécution de tout ce qui est urbanisme. Les instruments d’urbanisme qui existent chez nous sont dépassés», a-t-il indiqué en marge de cette rencontre qui a regroupé les directeurs d’OPGI, DL, DEP, DUAC et CNL des 48 wilayas.
Pour cela, il a mis en exergue la nécessité de revoir toute la stratégie du pays en matière d’urbanisme pour donner au pays une image moderne. La loi régissant l’urbanisme, explique-t-il, date de 1990 et ne répond plus aux nouvelles aspirations des citoyens et des jeunes architectes qui veulent construire des villes modernes avec toutes les commodités nécessaires.
En dépit des sommes colossales consacrées par les pouvoirs publics pour l’urbanisation, «le travail est souvent bâclé», a encore reconnu le ministre. «Nous devons mettre en place un groupe de réflexion au plus tard dans un trimestre pour la révision de la loi sur l’urbanisme», a-t-il noté pour «mettre fin à l’anarchie» qui caractérise actuellement les villes algériennes. Il a, par ailleurs, souligné qu’un travail a été déjà fait pour l’allégement des procédures concernant l’octroi des permis de construction et autres et sera rentré en vigueur prochainement.
Les directeurs d’OPGI, DL, DEP, DUAC et CNL ont exposé, pour leur part, les résultats des programmes dont ils sont chargés. A titre d’exemple, la direction générale des équipements publics (DEP) a fait savoir que sur l’ensemble des 7 739 projets inscrits dans le cadre du programme d’équipements publics, à savoir les hôpitaux, les universités et autres, 5 218 projets, soit 68% du total des projets, ont été lancés, 30% des projets ont été réalisés et réceptionnés et 2 921 projets sont encours de réalisation. Cependant, seulement 20% du montant globale de l’enveloppe allouée pour ce programme, qui est de 1531,38 milliards de dinars, ont été consommés.
Lahcene Brahmi