A l’heure actuelle, compte tenu de la crise qui éventre les deux partis du pouvoir FLN et RND, la tenue de leurs universités d’été est un fait exclu, voire compromis par le malaise et les soubresauts qui secouent leurs bases. Les autres partis n’en ont pas fait encore l’annonce. La crise qui secoue depuis le début de l’année les deux partis du pouvoir, à savoir FLN et RND, risque de déférer, plutôt compromettre, la tenue de leurs universités d’été pour l’édition 2013.
A l’heure actuelle, il est certainement exclu pour le FLN de tenir son université d’été pour diverses raisons. D’abord, outre le fait qu’il est en période de transition, le FLN se trouve dans une situation inextricable ne lui permettant pas de tenir et de surcroît réussir un tel rendez-vous qui exige beaucoup de réflexion et de préparation.
D’autre part, le coordinateur du bureau politique, Abderrahmane Belayat, qui dirige le parti provisoirement jusqu’à la tenue de la prochaine réunion du comité central qui élira un nouveau secrétaire général, n’est pas en mesure d’organiser une telle manifestation dans un contexte pareil. Belayat, qui s’est attiré les fou-dres des députés et dirigeants du parti suite à la désignation du chef du groupe parlementaire du FLN à l’APN, se trouve actuellement en mauvaise posture.
Le coordinateur du FLN, à qui échoit la gestion de la période de tran-sition, aura du mal à faire consensus autour de lui et réunir tous les clans au sein d’une formation rongée par les manigances et la magouille qui entravent toute tentative de sortie de crise. Autant dire que la tenue de l’université d’été est un fait exclu pour le moment.
L’an dernier, le FLN qui voyait les symptômes d’un malaise apparaître à la veille de la tenue de son université d’été, avait quand même organisé cette manifestation qui a tourné au vinaigre. C’est l’ancien secrétaire général déchu, Abdelaziz Belkhadem, qui avait présidé à Tipasa l’ouverture de l’université d’été de sa formation politique sous le signe «Le cinquantenaire, espoirs et legs des générations montantes». Mais cette rencontre ne s’est pas déroulée sans incidents.
Dans le discours prononcé à l’ouverture de l’université d’été à Tipaza, Belkhadem a accusé les redresseurs de son parti d’avoir propagé la rumeur sur la mort du chef de l’État. Concernant le RND, secoué par une crise politique et organique, son université d’été semble compromise. Notons qu’au RND l’université d’été a une autre conception et manière de faire. Elle consiste en l’organisation de rencontres régionales avec les ca-dres et militants du parti. L’année précédente, à l’époque où Ahmed Ouyahia était secrétaire général du parti, le RND avait opté pour des conférences locales au niveau des wilayas où le parti est représenté par ses bureaux.
Par ailleurs, s’agissant des autres partis à l’exemple du FFS, RCD et PT, aucun d’entre eux n’a pour le moment annoncé la tenue de leurs universités d’été respectives. Pourtant, ces manifestations sont incontournables pour nourrir le débat et débattre des questions d’ordre organique et politique. A moins que nos partis politiques ne s’intéressent plus à ces forums d’été dont l’objectif initial est de former des militants à part entière, en privilégiant le débat et la concertation.
Cette année, le ramadhan qui coïncide avec les vacances d’été aura différé ces rendez-vous politiques. Pour l’instant, aucun parti politique n’a encore annoncé la tenue de son université d’été, rendez-vous politique qui a tendance à disparaître.
Yazid Madi