C’est du jamais-vu dans la communauté estudiantine. Des étudiantes fondamentalistes ont perturbé le déroulement d’une pièce de théâtre à la résidence universitaire de jeunes filles Kebal-Aïcha dans la wilaya de Bouira. Ces dernières ont tout simplement interrompu la pièce car pas contentes du fait que l’une des comédiennes ne portait pas le voile sur scène, mais pas que. Les comédiennes auraient utilisé dans ce spectacle un mandole, un instrument qui d’après les croyances de ces intégristes est banni par l’islam et que l’usage d’un instrument de musique est interdit par la religion. D’après ce qu’a rapporté le quotidien Liberté, «ces filles ont pris la décision de couper le courant électrique pour empêcher le déroulement du spectacle». Un acte qu’a tout de suite dénoncé le responsable de la coopérative théâtrale Machahu d’Iferhounène (Tizi Ouzou), Haouche Abderrahmane qui a indiqué que «des étudiantes intégristes ont perturbé l’entame de la représentation théâtrale, puis l’on carrément arrêtée de force au beau milieu d’une scène», pour dénoncer le fait qu’une comédienne ne porte pas de voile et que le mandole est haram. Pour Haouche, cet incident inquiétant augure un retour de l’intégrisme des années 1990 ayant mis le pays à feu et à sang. Il a par ailleurs incité «les artistes et les intellectuels à se mobiliser contre cette menace» qui resurgit, de l’intérieur des cités universitaires et qui est loin d’étre un fait anodin.

A lire aussi