L’appel à un sit-in de protestation lancé par le collectif des enseignants a drainé, mardi matin, une nombreuse foule devant le bâtiment du rectorat de l’université de Bejaia, à Targa-Ouzemmour, à constaté un journaliste de DNA sur place. L’action marque une irruption massive et frontale du corps enseignants dans la crise que vit l’université depuis trois moi.
Les manifestants dénoncent spécialement le Conseil d’administration qui avait, au lendemain de l’incendie du rectorat, accusé « deux enseignants » d’y avoir trempé et préconisé l’exclusion de toutes les universités algérienne d’une dizaine d’animateurs locaux de la Coordination nationale autonome des étudiants (CNAE).
Ils exigent l’annulation des poursuites engagées contre les représentants des étudiants et la mise en place d’une commission d’enquête indépendante qui situera les responsabilités dans l’affaire de l’incendie du rectorat le 05 avril.
Une déclaration-pétition, déjà diffusé depuis le 12 avril, a été lue par un membre du Collectif des enseignants.
« Conscients des dangers qui guettent notre université, un changement immédiat au sein de notre établissement est indispensable »,est-il notamment écrit dans cette pétition qui aurait recueilli plus de 500 signatures.
Le départ du recteur Djoudi Merbet est ainsi implicitement demandé, le Collectif des enseignants le tient pour le principal responsable du marasme. Une enseignante a même écrit une virulente lettre demandant le départ du Pr. Djoudi Merabet, en poste depuis 2001.
Les enseignants rappellent par ailleurs leur attachement au principe de gestion démocratique de l’université qui passe par l’élection à tous les échelons de la responsabilité.
Par ailleurs des fissures se font voir au sein même de la communauté estudiantine. Une déclaration signée par une organisation estudiantine dénommée « Mouvement des étudiants contre l’anarchie à l’université de Bejaia » pavoisait l’entrée principale du rectorat au moment même où les enseignants tenaient leur rassemblement.
« Ça émane des supporters du recteur » ironise un membre du Collectif des enseignants. «Honte à vous ! C’est une agression » enchaîne-t-il sous un tonnerre d’applaudissements.
