Une conférence nationale des chefs d’établissement universitaire et des directeurs de centre de recherche s’est tenue, jeudi dernier, au ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique. Ce rassemblement a pour objectif l’évaluation de la rentrée universitaire 2013/2014.
Le premier responsable de secteur, Mohamed Mebarki, a souligné que l’objectif reste l’amélioration du service public de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique afin d’assurer son développement qualitatif.
Qui dit service public dans l’enseignement supérieur dit nécessité de « relever le niveau de l’enseignement, d’améliorer la qualité de la recherche et de prendre en charge les défis économiques et sociaux du pays », a précisé le ministre.
Il a évoqué, dans ce sillage, la politique du pays en matière de démocratisation de l’enseignement supérieur qui, selon lui, a largement réussi. L’objectif, aujourd’hui, réside dans l’amélioration du produit de l’université. Pour cela, il n’a pas hésité à souligner que la stratégie adoptée jusque-là se doit de changer d’orientation. Selon lui, « chaque Algérien a le droit à une place pédagogique, mais aussi à un enseignement de qualité ».
A cet effet, il a estimé nécessaire de lancer des pôles d’excellence pour former des compétences de haut niveau en fonction des avantages qualificatifs et compétitifs. M. Mebarki a reconnu que l’ambition du gouvernement de rendre à l’université son rôle de guide de la société ne peut se concrétiser qu’après la réappropriation de l’enseignement de toute la responsabilité qui est le sienne.
Système LMD : encore des couacs
Sur le système LMD (licence, master, doctorat), il a estimé que sa généralisation a conduit à l’élargissement de la carte de formation dans les établissements pour atteindre 3.500 offres de formation en licence, 3.250 en master et plus de 600 en doctorat.
En revanche, cet élargissement n’est pas sans susciter l’émergence de problèmes, particulièrement au niveau de l’accession de la licence au master, en plus des incohérences apparues entre les offres de formation de même type, du fait de l’absence d’un socle commun et de connaissance commune.
A cela s’ajoute le manque de formation à caractère professionnel. En outre, le passage du cycle de licence à celui de master, dont le taux varie d’un établissement à l’autre, est source d’inquiétude chez les étudiants. Un état de fait qui doit conduire « à l’approfondissement de la réflexion afin de parvenir à des solutions appropriées qui doivent prendre en charge, entre autres, l’inscription possible à l’université après une activité professionnelle de quelques années », a annoncé le ministre.
Il s’agit, aussi, de mettre en place un dispositif réglementaire intégré pour faire correspondre des diplômes du système classique avec celui du LMD pour permettre aux diplômés du classique de poursuivre leurs études dans le système LMD. L’autre souci concerne l’employabilité des diplômes du LMD. Le ministère a fait part de cette préoccupation aux autorités publiques pour lever les obstacles au recrutement des diplômés du LMD, tant au niveau de la direction générale de la Fonction publique qu’au niveau des statuts particuliers des différents secteurs.
Cette action a abouti à la promulgation d’une instruction qui consacre la classification des diplômes LMD et qui met fin à la discrimination entre diplômes des deux systèmes dans le recrutement. Toutefois, le ministre a reconnu qu’entre le système LMD et le monde de l’entreprise, les choses ne se déroulent pas comme prévu. Dynamiser cette relation « passe impérativement par la multiplication des offres de formation à caractère professionnel et la conclusion de partenariat entre les deux parties ». Le système LMD a-t-il échoué ? Le ministre refuse de porter un jugement précisant qu’il est encore trop tôt pour en parler.
Amokrane H.