Université / 10 ans de réforme : Un bilan peu reluisant

Université / 10 ans de réforme : Un bilan peu reluisant

Constat n 10 ans de réforme universitaire et un résultat : un dysfonctionnement et une qualité de formation discutable…

«Nous avons les meilleurs étudiants du monde sur le plan théorique mais pas sur le plan pratique», a indiqué, hier, le ministre de l’Enseignement supérieur au forum de la Radio algérienne. D’où, enchaîne-t-il, «il y a une réticence des entreprises à recruter un bon nombre de nouveaux diplômés universitaires».

Cela bien entendu ne fait qu’augmenter le taux de chômage des universitaires et encourage également la fuite des cerveaux. L’autre problème qui persiste toujours a trait à l’inadaptation de certaines spécialités avec les besoins économiques du pays. «Certains universitaires ayant obtenu des diplômes de licence ne savent plus où s’orienter en raison de l’inadéquation de leur filière avec le marché du travail», a affirmé Tahar Hadjat. En effet, le nouveau ministre a exprimé sa volonté de «rapprocher l’université algérienne des institutions nationales économiques». Le ministre, qui veut aller de l’avant, a précisé par ailleurs, que de nouvelles mesures ont été prises par son département pour garantir la réussite de la prochaine rentrée universitaire 2015-2016, et ce, à travers la mise en place de meilleures conditions sur le plan pédagogique, ainsi que des structures au profit des nouveaux bacheliers. Le challenge est d’autant plus important que «la prochaine rentrée universitaire sera marquée par l’arrivée de deux sections de l’enseignement secondaire, issues de la réforme ayant touché le système éducatif en 2003, élevant le nombre des candidats à plus de 800 000», a-t-il expliqué. Parmi ces mesures pouvant améliorer les conditions d’accueil des étudiants sur le plan des structures, le ministre a indiqué que 80 000 nouvelles places pédagogiques seront ouvertes à la prochaine rentrée universitaire en plus des 1 400 000 places pédagogiques existantes. Ces nouvelles  places pédagogiques seront réparties au niveau de toutes les wilayas du pays, plus précisement dans celles ayant connu un déficit en matière d’infrastructures. Il est question également de la mise en place de 50 000 nouveaux lits permettant d’améliorer l’hébergement des étudiants. Sur le plan pédagogique, 2 700 nouveaux postes budgétaires seront ouverts au titre de l’année prochaine, qui devraient renforcer les rangs des enseignants au nombre de  54 000 universitaires dont 18 000, soit le 1/3,  ont le «doctorat». Sur le plan de l’encadrement des étudiants, le ministre s’est réjoui du taux «excellent» estimé en moyenne à 22 étudiants par enseignant, voire 7 étudiants par enseignant, dans certaines universités, ce qui répond aux normes internationales. Abordant  la problématique qui a fait couler beaucoup d’encre, en l’occurrence le système Licence- Master-Doctorat (LMD), le ministre a expliqué  que «le système universitaire en vigueur en Algérie répond aux normes appliquées dans les autres universités de par le monde et a été adopté selon les objectifs et les besoins socioéconomiques du pays».

Samia Lounes