L’Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA) a appelé les commerçants à maintenir leurs locaux ouverts pour approvisionner normalement les citoyens.
L’Union a, dans un communiqué rendu public hier, demandé aux grossistes et aux détaillants notamment les boulangers de « maintenir leurs commerces ouverts pour approvisionner normalement les citoyens en différentes denrées alimentaires ». D’autre part, l’Union a salué la décision du Conseil interministériel de plafonner les prix du sucre et de l’huile, « de mettre un terme au monopole sur l’importation du sucre et de baisser les impôts pour les commerçants exhortés à multiplier les efforts pour alléger les difficultés quotidiennes des citoyens », a ajouté le communiqué.
L’Union a dénoncé « les saccages » dirigés contre plusieurs entreprises publiques et privées suite aux derniers événements enregistrés dans certaines wilayas du pays pour protester contre la hausse des prix du sucre et de l’huile, estimant que ces actes « entravent le processus de développement engagé par le pays et ne profitent pas aux citoyens ». Les mesures prises samedi par le Conseil interministériel ont trait à l’exonération de certains impôts et taxes représentant un total de charges de 41% qui vient en déduction des prix de revient de ces deux produits à large consommation. Grâce à ces dispositions les prix à la consommation de ces deux produits ont été plafonnés dimanche à 90 DA pour le kg de sucre et à 600 DA pour le bidon d’huile de cinq litres en vertu d’un accord entre le ministère du Commerce et les producteurs de ces deux produits.
————————-
En attendant les effets des prix fixés par le gouvernement
Les grossistes ne s’empressent pas
De nombreux grossistes d’Alger ont décidé hier, de suspendre provisoirement la vente du sucre et de l’huile en attendant que les nouveaux prix fixés par le gouvernement en concertation avec les producteurs et les importateurs, soient appliqués, et ce, avant la fin de semaine.
Dimanche, le ministre du Commerce, M. Mustapha Benbada, a annoncé que les prix du sucre et de l’huile devront baisser à la fin de cette semaine pour atteindre les 90 DA pour le kilogramme de sucre et 600 DA pour le bidon d’huile de 5 litres. « Nous avons été contactés par nos fournisseurs qui nous ont demandé de commencer à appliquer les nouveaux prix du sucre et de l’huile. Mais nous avons préféré attendre demain ou après-demain pour commencer à le faire », ont expliqué des grossistes, installés au quartier de Jolie-Vue (Kouba), dans une déclaration à l’APS. Saïd, un des plus anciens grossistes dans ce quartier, a indiqué que « les marchands de gros ont été informés des mesures prises en concertation avec le gouvernement et n’attendent que le feu vert de la part des fournisseurs (producteurs et importateurs) pour commencer à vendre le sucre et l’huile aux prix fixés ». « Il faut attendre deux ou trois jours avant de voir une large application des nouveaux prix du sucre et de l’huile », a-t-il estimé. Ali, un autre grossiste dans le même quartier a souligné que son principal fournisseur d’huile produite par (Cevital) lui a « demandé de réduire les prix des stocks qu’il détient contre une indemnisation, soit sous forme de marchandises, soit en argent ».. « Depuis que j’ai pris connaissance des nouvelles mesures, j’ai commencé à proposer à mes clients détaillants de revenir dans quelques jours pour s’approvisionner et profiter des nouveaux prix, largement plus bas que ceux actuels », a-t-il ajouté.
Chez les détaillants, les prix de l’huile et du sucre sont restés les mêmes. La plupart des magasins d’alimentation générale dans plusieurs quartiers de la capitale proposaient uniquement les bouteilles d’huile de table de 2 litres de moyenne qualité aux prix variant entre 320 et 330 DA, soit le même prix appliqué depuis la hausse observée au premier jour de cette année.
« Pour le bidon d’huile de cinq litres, je préfère ne pas en acheter auprès des grossistes, car ces derniers n’ont pas pour le moment répercuté les décisions prises par l’Etat afin de faire baisser le prix de ce produit », a indiqué à l’APS un gérant d’une supérette à Bab El Oued.
« Je n’ai pas voulu m’aventurer en m’approvisionnant en huile de table de 5 litres au niveau des marchés de gros et cela depuis 4 ou 5 jours, d’un côté en raison du prix élevé et de l’autre du fait du manque de l’offre car grossistes et détaillants sont dans l’expectative », affirme pour sa part un détaillant de produits alimentaires à la Casbah.
Par ailleurs, peu de commerces de détail proposaient l’huile de table de 5 litres toutes variétés et marques confondues, et dont le prix campait à 780 DA pour l’huile de moyenne qualité et à 670 DA pour l’huile de qualité ordinaire. Quant au sucre, disponible dans les magasins de détail, il est vendu toujours au prix de 125 DA le kilogramme, a-t-on constaté.