Le président du FJD, Abdallah Djaballah, l’homme qui collectionne le plus d’infortunes partisanes et, partant, de ratages politiques, semble avoir passé un sérieux contrat avec l’échec.
Lancée au début du mois en cours par Abdallah Djaballah et d’autres militants islamistes moins connus sur la scène politique, dont notamment des anciens du FIS dissous, l’initiative d’unification de la famille islamiste trébuche. Elle est même sérieusement condamnée à l’échec. Conscients de cette réalité, les initiateurs de ce projet, au demeurant très peu convaincants, y compris au sein même des rangs islamistes, ont laborieusement tenté, hier, d’expliquer les avancées poussives de leur démarche.
Ils ont mis en avant le fait que leur entreprise consiste, en vérité, en un appel lancé à l’ensemble des Algériens croyant en l’islam “religion de l’État”, à toute la nation, mais aussi à l’État. “Notre initiative émanant d’un groupe d’individus et non pas de partis ou autres structures politiques, se veut un appel à tous les Algériens à leur tête les acteurs politiques y compris les représentants de l’État. En d’autres termes, elle s’adresse à tous les enfants du projet islamique que représentent tous les croyants en l’islam comme religion de l’État, sans distinction ni préférence. Ce sont tous ces segments-là que nous appelons à adhérer à notre projet pour l’ouverture d’un débat, à dialoguer et à se concerter pour dégager une feuille de route à suivre pour sortir le pays de la crise.”
Ce laïus de Djaballah, prononcé à l’ouverture de la conférence de presse qu’il a animée conjointement avec ses “nouveaux alliés” au siège de son parti, (FJD), est du reste destiné à certains médias qu’il accuse d’avoir fait une “fausse lecture” des intentions des initiateurs de ce projet unificateur islamiste (djamaâ echaml, en arabe). Dans sa réponse au leader du MSP, Abderrezak Makri, qui a nié avoir été destinataire d’une invitation de la part des initiateurs de ce projet, Djaballah a justifié cela par le fait que les invitations étaient adressées à des personnes et non à des partis politiques.

Le président du FJD a estimé, par ailleurs, que sa participation à l’initiative d’unification des islamistes, dont une rencontre nationale est annoncée pour les 19, 20 et 21 du mois courant à El-Tarf, ne remet pas en cause l’adhésion de son parti à la Coordination nationale des libertés et de la transition démocratique, (CLTD). Pour lui, cette double appartenance serait loin d’être contradictoire tant que les missions des deux structures restent “différentes”. Il a expliqué que la CLTD est un conglomérat de partis politiques dont la tâche est de définir les méthodes et mécanismes pour aller vers la transition démocratique, alors que l’initiative à laquelle il adhère en tant que “citoyen” a un autre objectif, à savoir celui d’unifier “les enfants du courant islamiste”.
Pour sa part, Mouhamed Boulahya, qui serait l’architecte de l’initiative islamiste, qualifie le projet de… “l’adhan politique”. Pour lui, c’est donc un appel lancé à tous les “fidèles” à ce projet qu’il croit “prometteur” pour toute la nation. Contrairement à ces acteurs sus-cités, l’ancien de l’ex-FIS, en l’occurrence Abdelmostapha Ghazal, lui, assume néanmoins publiquement que l’appel concerne “beaucoup plus” les anciens militants du FIS que le reste des Algériens… Visiblement, la lutte pour le leadership suffirait à elle seule, à provoquer l’implosion de cette entité islamiste que certains qualifient d’ores et déjà de “mort-née”.