Le fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF) a affirmé dans une nouvelle analyse publiée jeudi, à l’occasion de la fête des mères, que le nombre de nourrissons qui ne bénéficient pas de l’allaitement maternel reste élevé, notamment dans les pays les plus riches du monde.
« L’allaitement est le plus beau cadeau qu’une mère, riche ou pauvre, peut faire à son enfant, et s’offrir à elle-même », affirme Shahida Azfar, directrice générale adjointe par intérim de l’UNICEF, dans un communiqué. « Alors que nous célébrons la Fête des mères, nous devons apporter aux mères du monde entier le soutien dont elles ont besoin pour allaiter ».
Bien que le lait maternel sauve des vies, protège les tout-petits et les mères contre des maladies mortelles et permette d’améliorer le QI et les résultats scolaires des enfants, chaque année, environ 7,6 millions de nourrissons dans le monde ne sont pas allaités, selon l’UNICEF.
L’analyse souligne que le taux de nourrissons allaités au moins une fois est beaucoup plus élevé dans les pays à revenu faible et intermédiaire tels que le Bhoutan (99%), Madagascar (99%) et le Pérou (99%) que dans des pays comme l’Irlande (55%), les Etats-Unis (74%) ou l’Espagne (77%).
Plus d’un tiers des 2,6 millions de nourrissons n’ayant jamais été allaités dans les pays à revenu élevé se trouvent aux Etats-Unis. Dans les pays à revenu faible et intermédiaire, moins d’enfants sont allaités dans les familles plus riches. Toutefois, les chiffres montrent que dans les pays à revenu faible et intermédiaire, les écarts de richesse ont des répercussions sur la durée d’allaitement maternel.
Dans les familles les plus pauvres, le taux d’allaitement à deux ans est 1,5 fois supérieur à celui des familles les plus riches. Ces disparités sont les plus importantes en Afrique de l’Ouest et centrale, en Amérique latine et dans les Caraïbes où le taux d’allaitement à deux ans des nourrissons issus des familles les plus pauvres est près de deux fois supérieur à celui observé pour les enfants nés dans les foyers les plus aisés.
« Nous savons que dans les pays pauvres, les mères aisées allaitent moins souvent. Pourtant, il semblerait que dans les pays riches, ce sont les mères pauvres qui allaitent moins fréquemment, ce qui paraît quelque peu paradoxal », souligne Shahida Azfar. « Ces disparités en fonction du niveau de revenu montrent bien qu’indépendamment de leur richesse, les différents pays n’informent pas toutes les mères et n’offrent pas à toutes la possibilité d’allaiter leur enfant ».
En outre, le contexte culturel et politique, notamment le soutien des pères, des familles, des employeurs et des communautés, joue un rôle décisif dans la décision et la possibilité d’allaiter.
Dans le cadre de sa campagne mondiale, « Pour chaque enfant, une chance de vivre », qui revendique des solutions au nom des nouveau-nés du monde entier, l’UNICEF invite les pouvoirs publics, le secteur privé et la société civile notamment à accroître les financements et intensifier la sensibilisation afin d’ augmenter les taux d’allaitement maternel de la naissance à l’âge de deux ans, adopter des mesures législatives fortes visant à réguler le marketing concernant le lait maternisé et les autres substituts au lait maternel ainsi que les biberons et les tétines ou encore instaurer un congé pour motif familial rémunéré et adopter des politiques favorisant l’ allaitement maternel sur le lieu de travail, notamment en mettant en place des pauses pour l’allaitement rémunérées.
A l’ occasion de la Fête des mères, fixée en mai dans plus de 128 pays, la campagne « Pour chaque enfant, une chance de vivre » célèbre les mères et les nourrissons et leur droit à être accompagnés pendant la grossesse et l’accouchement, et après la naissance.