L’UNESCO vient d’annoncer une mise à jour majeure de la liste indicative du patrimoine mondial de l’Algérie, qui compte désormais onze sites culturels, naturels et mixtes. Cette actualisation, supervisée par le ministre de la Culture et des Arts, Zouhir Ballalou, marque une étape stratégique importante dans la valorisation du patrimoine algérien.
Cette initiative s’inscrit dans une démarche nationale ambitieuse, soutenue par le président Abdelmadjid Tebboune, visant à promouvoir les richesses civilisationnelles et naturelles du pays. Pour la première fois, la liste inclut deux sites naturels, une avancée réalisée en collaboration avec le ministère de l’Agriculture.
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Les critères de sélection des sites du patrimoine mondial algérien
Le processus de sélection, mené par des experts algériens, respecte scrupuleusement les principes de la Convention de 1972 de l’UNESCO sur la protection du patrimoine mondial. L’inscription sur la liste indicative est une première étape essentielle pour une candidature officielle à la liste du patrimoine mondial.
Cette actualisation reflète non seulement la diversité géographique et environnementale du pays, mais constitue également un tremplin pour de futures inscriptions au patrimoine mondial. Elle met en lumière l’engagement de l’Algérie pour la préservation de son héritage pour les générations futures.
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L’impact de la liste du patrimoine mondial sur le développement de l’Algérie
Cette démarche s’inscrit dans une vision plus large de développement durable et de rayonnement culturel. Elle positionne le patrimoine comme un élément central de l’identité nationale algérienne et un vecteur de développement économique.
La reconnaissance internationale des sites algériens par l’UNESCO peut contribuer à attirer le tourisme, stimuler les investissements et créer des opportunités d’emploi pour les populations locales. C’est une reconnaissance de la valeur universelle exceptionnelle de ces sites.
L’article ne mentionne pas les 11 sites. Cependant, l’inclusion de sites naturels marque un tournant important pour l’Algérie, démontrant la richesse de sa biodiversité et de ses paysages. La liste complète reste à découvrir.
L’attente est grande pour connaître les sites sélectionnés et soutenir leur candidature pour une inscription définitive sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO. Ce sera une opportunité de mettre en valeur le patrimoine exceptionnel de l’Algérie auprès du monde entier.
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Qui sont les 11 sites culturels qui font partie du patrimoine mondial de l’Algérie ?
Le Parc national du Djurdjura
Le Parc national du Djurdjura, situé dans la région de Kabylie, est l’un des joyaux naturels de l’Algérie. Ce massif montagneux aux sommets enneigés offre un écosystème exceptionnel, abritant une grande diversité faunistique et floristique. La richesse de sa biodiversité en fait un site d’intérêt écologique majeur, où cohabitent des espèces endémiques et menacées. Les gorges, grottes et forêts de cèdres offrent un cadre spectaculaire aux visiteurs et scientifiques.
Ce parc est aussi un haut lieu de randonnée et d’alpinisme. Son importance culturelle est notable : les populations locales entretiennent un lien étroit avec la montagne, entre traditions et pratiques pastorales. L’inscription du Djurdjura sur la liste du patrimoine mondial renforcerait la protection de ce territoire d’une grande beauté naturelle.
Le Parc national d’El-Kala

Parc national d’El-Kala
Le Parc national d’El-Kala, à l’extrême nord-est de l’Algérie, est reconnu pour sa richesse écologique unique en Méditerranée. Il englobe des zones humides d’importance internationale, comme le lac Tonga, classées Ramsar. Il offre un habitat à des espèces rares telles que le cerf de Barbarie. Cette mosaïque de forêts, marais, dunes et lacs forme un écosystème complexe et fragile.
Lieu de migration d’oiseaux venant d’Europe et d’Afrique, El-Kala est un paradis pour les ornithologues. L’UNESCO l’a inscrit dans sa liste indicative en raison de son rôle crucial dans la conservation de la biodiversité. Des efforts sont en cours pour renforcer la sensibilisation des habitants aux enjeux environnementaux.
Ighamaouen, les forteresses-greniers collectifs du parc culturel Touat-Gourara-Tidikelt

Ighamaouen, les forteresses-greniers collectifs du parc culturel Touat-Gourara-Tidikelt
Situé au cœur du Sahara algérien, le site d’Ighamaouen abrite les remarquables forteresses-greniers collectifs du parc culturel Touat-Gourara-Tidikelt. Ces structures en pisé, appelées ksour ou agadirs, servaient autrefois à stocker et protéger les récoltes, mais également à offrir un refuge aux communautés locales en période de conflit. Leur architecture saharienne est parfaitement adaptée à l’aridité et témoigne d’un savoir-faire ancestral saharien exceptionnel.
Inscrites dans un environnement culturel oasien, ces forteresses illustrent la résilience des sociétés sahariennes et leur organisation communautaire autour des ressources limitées. Le site revêt également une dimension symbolique forte, associée à la transmission de la mémoire et des pratiques collectives. L’UNESCO valorise leur caractère patrimonial et l’ingéniosité de ces systèmes de conservation collectifs.
Le patrimoine archéologique de Tébessa

Le patrimoine archéologique de Tébessa
Tébessa, située à l’est de l’Algérie, est un véritable musée à ciel ouvert. L’ancienne Theveste romaine conserve des vestiges impressionnants comme une basilique chrétienne, un amphithéâtre, des remparts et des arcs de triomphe. Ces monuments témoignent de l’importance stratégique et religieuse de la ville dans l’Antiquité.
Les fouilles archéologiques ont mis en évidence des structures urbaines romaines bien conservées. Tébessa reflète la superposition de civilisations — romaine, chrétienne, byzantine puis islamique — et mérite d’être protégée au titre du patrimoine mondial.
Les ksour de l’Atlas saharien

By Denis Daggett from Nantes, France
Les ksour de l’Atlas saharien algérien sont des villages fortifiés en pisé, caractéristiques de la vie oasienne. Ils témoignent d’une architecture vernaculaire adaptée au climat désertique, intégrant des fonctions sociales, religieuses et économiques dans une structure compacte.
Parmi les plus célèbres, on retrouve les ksour de Taghit, Béni Abbès ou encore Tabelbala. Leur conservation est essentielle pour préserver un mode de vie saharien en voie de disparition. Le classement par l’UNESCO favoriserait leur restauration et leur mise en valeur.
Les mausolées royaux de l’Algérie antique

mausolées royaux de l’Algérie antique
Parmi les monuments funéraires antiques les plus connus d’Algérie figure le Tombeau de la Chrétienne à Tipaza. Il est attribué à la reine Cléopâtre Séléné et constitue un chef-d’œuvre d’architecture numide. Son impressionnante structure circulaire en pierre fascine encore les chercheurs.
Le Medracen et d’autres mausolées royaux renforcent l’idée d’une puissance numide raffinée et souveraine. Leur inscription à l’UNESCO contribuerait à leur restauration et à leur reconnaissance comme symboles de l’identité pré-islamique algérienne.
Les systèmes oasiens du Ghoufi et de Oued Labiod

Ghoufi et de Oued Labiod – By Credits to Reda Kerbush
Les gorges du Ghoufi, dans les Aurès, abritent un système oasien en terrasses remarquable. L’eau y est canalisée par des foggaras pour irriguer les palmeraies suspendues. Ce modèle de gestion de l’eau est un héritage ancestral à fort enjeu écologique.
En plus de la beauté du canyon, les habitats troglodytiques intégrés à la falaise constituent un témoignage architectural unique. Ce site mérite d’être reconnu comme patrimoine mondial pour sa valeur technique et culturelle.
Le massif de la Tafedest (Ahaggar)

Ahaggar – By Mohammed Amri
Le massif de la Tafedest, situé dans le parc culturel de l’Ahaggar, est une zone montagneuse spectaculaire du Sahara central. Composé de granit, il offre un paysage désertique saisissant, parsemé de peintures rupestres et de sites préhistoriques.
Lieu sacré pour les Touaregs, Tafedest incarne la symbiose entre nature et spiritualité. Sa préservation est essentielle face aux impacts du changement climatique et de la modernisation. L’UNESCO y verrait un site naturel et culturel mixte d’exception.
Nedroma et les Trara
Nedroma, dans l’ouest algérien, est une ville au riche héritage andalou. Elle fut fondée par des réfugiés musulmans d’Espagne au XVe siècle. Ses mosquées, medersas et ruelles pittoresques témoignent d’un savoir-faire architectural islamique raffiné.

Nedroma et les Trara by moulay
Les montagnes des Trara, environnantes, complètent le cadre patrimonial avec des paysages verts et un artisanat rural vivant. Ce duo ville-nature illustre la fusion entre les influences andalouses et berbères.
Les itinéraires augustiniens en Algérie

basilique de Saint Augustin
Les itinéraires augustiniens relient les principales étapes de la vie de saint Augustin en Algérie : Thagaste (Souk Ahras), Hippone (Annaba), et d’autres sites chrétiens antiques. Ce patrimoine reflète l’influence majeure de l’Algérie dans le développement du christianisme en Afrique.
La basilique Saint-Augustin, qui domine Annaba, est le symbole fort de ce parcours spirituel. L’inscription à l’UNESCO encouragerait le dialogue interreligieux et la valorisation d’un patrimoine philosophique mondial.
Les paysages oasiens d’Oued Souf

oasiens d’Oued Souf
Les oasis d’Oued Souf, dans le sud-est de l’Algérie, se distinguent par leur agriculture en ghout, technique qui consiste à planter les palmiers dans des cuvettes de sable pour capter l’eau souterraine. Cette méthode ancestrale permet une gestion durable de l’eau dans un environnement désertique.
Les palmeraies en cuvette et les habitations semi-enterrées créent un paysage oasien unique. Ce modèle écologique et architectural, transmis de génération en génération, mérite une reconnaissance internationale.