L’affichage des listes nominatives des bénéficiaires du programme de relogement donne lieu à des protestations même dans d’autres wilayas
Edifiés par le fait que le recours à la défiance des pouvoirs publics paie souvent, les contestataires affectionnent ce stratagème.
La violence continue de marquer la société algérienne. Elle s’est imposée comme unique moyen de se faire entendre. Le phénomène s’est encore exacerbé suite à la vague des révolutions populaires arabes. Ainsi, la protestation violente semble être le credo de tous les citoyens qui se sentent marginalisés. La rue est investie systématiquement à chaque fois qu’on veut en découdre avec les pouvoirs publics. Cet état des lieux ne pourra que se corser d’autant plus que les prétextes invoqués pour passer à l’acte sont légion. Le paradigme est vérifié ces derniers jours à Alger. Les promesses du wali inhérentes au relogement des habitants de Baraki n’ont pas calmé les ardeurs des jeunes.
L’affichage des listes nominatives des bénéficiaires du programme de relogement donne lieu à des protestation même dans d’autres wilayas.
A Alger, les habitants du bidonville de Diar El Baraka, au centre de la localité de Baraki, ont violemment contesté le report de l’opération de relogement. Ils se sont insurgés contre la suppression de l’attribution de logements à 150 familles sur près de 400 recensées. La suite est connue: de violentes émeutes s’en sont suivies et plusieurs blessés, dont quelques-uns atteints par balles en caoutchouc, ont été enregistrées. Les familles qui ont patienté des années et des années dans cette situation de précarité, ne tolèrent plus le moindre report. La désillusion, l’exaspération, le désespoir sont exacerbés par un véritable déficit de confiance entre gouvernants et gouvernés.
Censée couper court ou du moins atténuer la protestation à l’occasion de la rentrée, l’opération de distribution de logement engagée par la wilaya d’Alger a suscité des mécontentements et des émeutes violentes.
Dans certaines cités et quartiers, les protestataires déclinent le type de logement qui leur a été attribué. Certains contestent les sites d’accueil jugés isolés ou trop éloignés de leur ancienne «houma». Parfois, ils revendiquent des habitations à proximité du quartier d’origine. Edifiés par le fait que le recours à la défiance des pouvoirs publics paie souvent, les contestataires affectionnent ce stratagème. Depuis les émeutes de janvier dernier, toute revendication portée par une catégorie au capital de mobilisation avéré ou supposé multiplie les chances d’aboutissement.
La retenue peut-elle être payante chez nous? La contestation se poursuit aussi dans différentes régions du pays. La rareté d’eau potable, les routes délabrées et les coupures quotidiennes d’électricité irritent les populations. Tous les secteurs sont en proie à une spirale de contestations et de grèves.
Certaines catégories de travailleurs s’apprêtent à renouer avec la vague de contestation au cours du mois courant. Cette nouvelle ère de contestations semble se nourrir des troubles dans la région d’Afrique du Nord.
Depuis des mois, des manifestations et des émeutes émaillent tout le territoire national. Le nombre de manifestations ne cesse d’augmenter. Crise du logement, mal-vie, hausse des prix des produits de consommation, chômage, routes défectueuses sont la cause de ces mouvements.
Peu d’écoute des responsables et injustice couronnent le tout et poussent à des colères violentes. Environ 20 wilayas ont connu des cycles de violence ces derniers mois. Alger, Béjaïa mais aussi Skikda et Ouargla font partie des foyers de tension.