Une vidéo d’une rare brutalité montrant un jeune homme victime d’une agression physique et sexuelle par un gang dans un quartier précaire de Bousmail (wilaya de Tipaza) provoque une onde de choc sur les réseaux sociaux.
Les images, filmées par l’un des agresseurs et diffusées en ligne, montrent un jeune homme roué de coups à l’intérieur d’une pièce exiguë. Plusieurs individus, dont un certain Hicham identifié comme le principal auteur, le frappent violemment au visage à plusieurs reprises. La victime, visiblement terrorisée, tente de se défendre alors que l’un des assaillants brandit une arme blanche de type épée.
La vidéo, devenue virale, a suscité une vague d’indignation et de colère parmi les internautes, choqués par la cruauté des images. En raison de leur extrême violence, ces séquences ne peuvent être diffusées par les médias.
De nombreux citoyens appellent les autorités à agir avec fermeté. Certains réclament des peines exemplaires contre les auteurs de cette agression en bande organisée, tandis que d’autres s’inquiètent de la montée inquiétante de la violence urbaine dans certaines régions du pays.
Selon des sources locales, l’identité de ce qui serait le chef du groupe a été rapidement partagée sur les réseaux sociaux. Les services de sécurité ont aussitôt lancé une opération de recherche pour interpeller les auteurs présumés de cette agression d’une extrême sauvagerie.
D’après plusieurs publications sur Facebook, une plainte aurait été déposée auprès du parquet pour enlèvement, séquestration, agression et diffusion de contenu immoral sur les réseaux sociaux.
Cette affaire met une nouvelle fois en lumière les dérives de la violence urbaine et la nécessité d’un encadrement plus strict de la diffusion de contenus violents sur les plateformes numériques.
Criminalité en Algérie : un phénomène en mutation face aux nouveaux défis sociaux
Selon les derniers bilans publiés par la Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN), l’Algérie a enregistré en 2024 une augmentation des crimes violents, notamment dans les grandes agglomérations comme Alger, Oran, Annaba et Constantine.
Les chiffres officiels font état de plus de 180 000 affaires criminelles traitées en 2024, soit une hausse de près de 7 % par rapport à l’année précédente. Parmi elles, les agressions physiques, les vols qualifiés et les affaires de drogue représentent la majorité des infractions constatées.
Les autorités attribuent cette évolution à plusieurs facteurs : la précarité sociale, la marginalisation des jeunes, mais aussi l’influence croissante des réseaux sociaux, où circulent des vidéos de violences et de règlements de comptes devenues virales. Ces contenus participent, selon les spécialistes, à une « banalisation de la violence ».
Face à cette recrudescence, le ministère de l’Intérieur et celui de la Justice ont annoncé plusieurs mesures. La DGSN et la Gendarmerie nationale ont renforcé leurs opérations ciblées dans les quartiers sensibles, menant à plus de 25 000 arrestations en 2024 pour port d’armes blanches, trafic de stupéfiants et actes de vandalisme.
Par ailleurs, le gouvernement a mis en place un plan de prévention de la délinquance urbaine, misant sur la réinsertion sociale, la lutte contre l’abandon scolaire et la sensibilisation dans les établissements éducatifs.
Malgré ces efforts, les observateurs estiment que la criminalité reste le reflet de tensions économiques et sociales persistantes, et que seule une politique de long terme combinant sécurité, éducation et justice sociale pourra enrayer durablement le phénomène.