Un épisode douloureux qui continue de susciter moult réactions
Les informations sur les conditions de l’intervention des forces spéciales, révélant une situation particulièrement complexe, étayées par les témoignages de rescapés de l’attaque, sont à l’origine du changement d’attitude de certaines capitales occidentales qui s’étaient au début montrées critiques à l’égard d’Alger.
Mission, donc, accomplie pour les forces spéciales de l’ANP engagées dans l’opération antiterroriste d’In Amenas. Un épisode douloureux qui continue de susciter moult réactions, aussi bien en Algérie qu’à l’étranger. A commencer d’abord par des pays comme le Japon et la Grande-Bretagne dont les ressortissants figuraient parmi les otages et qui, en dépit de l’offensive spectaculaire des forces de sécurité, ayant permis de sauver des centaines de vies humaines, ont fait montre de mauvaise foi.
Ce n’est qu’au deuxième jour de l’intervention de l’armée, que ces deux pays commençaient peu à peu à revenir à de meilleurs sentiments. Ce n’est pas le cas des Etats-Unis et de la France qui, dès l’annonce de la prise d’otages, mercredi dernier, s’étaient montrés fermes à l’égard des ravisseurs, reconnaissant que les autorités algériennes les avaient informés du moindre développement de la situation.
Au-delà de l’aspect tragique de la prise d’otages, dont le bilan final n’est pas encore rendu public, avec l’arrestation, hier, d’un cinquième terroriste et la découverte de 25 cadavres calcinés, il reste que l’action menée par l’ANP a été saluée par les principales capitales occidentales, les organisations internationales ainsi que par les experts les plus au fait de la nébuleuse terroriste.
Ainsi, après le dénouement de la situation, les dirigeants internationaux font porter l’entière responsabilité du carnage aux terroristes, laissant de côté les critiques exprimées dans un premier temps par certains sur les méthodes algériennes. Comme s’il subsistait l’ombre d’un doute que c’étaient les terroristes qui avaient pris d’assaut la base de Tiguentourine.
Plusieurs raisons ont conduit à ce changement d’attitude, à commencer par les explications fournies par les différentes sources du gouvernement algérien affirmant que les capitales occidentales étaient tenues au courant de toute information.
Ainsi, celles sur les conditions d’intervention des forces spéciales, révélant une situation particulièrement complexe, étayées par les témoignages de rescapés de l’attaque, sont à l’origine du changement d’attitude de certaines capitales occidentales qui s’étaient au début montrées critiques à l’égard d’Alger. «Quand il y a une prise d’otages avec autant de personnes concernées et des terroristes aussi froidement déterminés, prêts à assassiner, ce qu’ils ont fait, leurs otages, un pays comme l’Algérie a les réponses qui me paraissent à mes yeux les plus adaptées, car il ne pouvait y avoir de négociation», a indiqué samedi le président François Hollande. Pour sa part, le président américain Barack Obama a dit vouloir rester «en contact étroit avec le gouvernement algérien pour mieux comprendre ce qui s’est passé afin de travailler ensemble pour éviter de telles tragédies». Il a également souligné le fait que «la responsabilité de cette tragédie revient aux terroristes qui en sont à l’origine».
Abondant dans le même sens, le Premier ministre britannique David Cameron a lui aussi estimé, hier, que la responsabilité du dénouement sanglant de la prise d’otages incombait «totalement aux terroristes». L’autre enseignement à retenir de la dernière épreuve imposée à l’Algérie par Al Qaîda, c’est encore une fois l’acharnement de pseudos journalistes et/ou analystes à court de notoriété qui, invités par des plateaux de télévisions françaises, n’hésitent pas – servilité et excès de zèle obligent – de tomber à bras raccourcis sur les forces de sécurité algériennes, faisant par là même la part belle aux groupes terroristes. Comble du paradoxe, le parti politique d’extrême droite française, pourtant connu pour son hostilité «historique» à l’égard de l’Algérie, adopte une attitude plutôt objective, en attestant du professionnalisme des forces spéciales algériennes.
Sur un autre chapitre, la prise d’otages d’In Amenas a fait tomber bien des masques. Ceux, notamment de certaines capitales arabes à l’exception de la Tunisie et de l’Egypte – qui se sont confinées dans leur attitude passive habituelle. Côté médiatique, les chaînes du Golfe, à l’image d’Al Jazeera et d’Al Arabiya, avaient cru trouver un nouveau foyer de tensions pour justifier les salaires mirobolants de leurs journalistes. D’ailleurs, la chaîne qatarie qui, il y a quelques années, servait de boîte aux lettres aux groupes terroristes algériens, a dès l’annonce de l’assaut des forces de l’ANP, commencé à faire monter en épingle une marche organisée vendredi dernier par le n° 2 de l’ex-FIS, allant jusqu’à annoncer des «marches en Algérie contre l’intervention militaire au Mali».
Ce sont là autant d’indices qui montrent que l’Algérie n’est pas seulement confrontée au danger terroriste, mais surtout à la campagne d’intox menée par les mentors politiques et médiatiques de cette nébuleuse.