Une urgence : la réhabilitation du service public

Une urgence : la réhabilitation du service public
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La réhabilitation du service public est la première recommandation car elle détermine pour l’avenir, l’opérabilité des stratégies de développement. C’est aussi le premier fondement de l’état de droit. En effet, une administration en phase avec les missions qui sont les siennes, est un élément de la stabilité sociale, un facteur de sécurisation pour les personnes et les biens, un élément fondamental pour la protection des libertés publiques. C’est dans cette direction que le premier ministre, souhaite voir évoluer l’institution.

Faites-moi de la bonne administration, je vous ferais de la bonne politique. La tirade bien connue est rappelée pour noter que  la réhabilitation du service public est une nécessité si l’on veut conduire les stratégies de développement dont le pays a besoin aujourd’hui, et les conduire dans la bonne direction. Ce que l’on a constaté à ce jour, c’est que le pays dispose de moyens conséquents, humains comme financiers mais qui souffrent d’une dispersion injustifiée et durement pénalisante à la fois.

Cette situation fait que le pays peine à traduire en résultats tout le potentiel et  l’improductivité est alors la règle. Cette situation déteint sur les liens entre l’autorité et la communauté citoyenne, situation si souvent reconnue mais pour laquelle on peine à trouver des solutions. Le problème a été longuement évoqué lors du passage du Premier ministre devant le Parlement dans le cadre de la présentation de la déclaration de gouvernement suivie de débats plus ou moins intenses.

Le consensus s’est, semble-t-il fait pour que la situation évolue et qu’il y ait une plus grande et meilleure disponibilité du service public envers les doléances citoyennes et elles sont nombreuses et parfois même dramatiques. Que l’on s’oriente du côté de la santé ou de l’éducation, du logement comme de l’emploi, la lourde machine administrative est là pour très souvent contrarier les évolutions des uns et des autres.

Il est urgent alors de mettre de l’ordre dans cet appareil qui a constitué depuis toujours un élément fortement perturbateur pour la cohésion sociale et depuis quelques années, à la stabilité sociale même. Les mouvements sociaux à répétition sont la conséquence d’une inertie coupable d’administrateurs parfois même d’agents d’exécution sur lesquels n’a jamais pesé la moindre évaluation du produit de leur travail, de la nature des relations, pour ceux qui y sont investis de relations avec le public.

Derrière un guichet, l’agent est un quasi intouchable avec toutes les conséquences qu’une telle situation permet de générer. Que dire alors de l’appareil judiciaire où toutes les volontés viennent se briser, où faire prévaloir normalement ses droits, relève du pire marathon. Pourtant les initiatives sociales pour contrebalancer les inégalités qui pourraient se produire ont le mérite d’exister.

Mais c’est l’incapacité même du système judiciaire à résoudre efficacement les problèmes qui se posent aux justiciables qui est la cause des tensions existantes ou qui détourne littéralement de nombreux citoyens de la justice. Et en premier lieu la lenteur des procédures.

Il n’existe pas de statistiques en la matière du moins pas connues du grand public, mais c’est vrai que le traitement des procédures s’étale sur plusieurs mois, voire plusieurs années.

L’appareil judiciaire n’est en fait, que le reflet exact d’une bureaucratie indécrotable, et dont on peine à déranger les habitudes. Le bon et regretté Maître Mohand Issad, qui a été président de la Commission de réforme de la justice, disait de son vivant toute son amertume de voir la situation ainsi bloquée.

Les choses n’ont pu évoluer depuis. Lors de sa première intervention publique, le nouveau Garde des Sceaux relevait avec beaucoup de réalisme qu’il fallait combattre la corruption qui gangrène le système judiciaire lui-même.

Ajuster son action pour que le pays souffre à l’avenir le moins possible des effets de la bureaucratie est de la responsabilité du gouvernement.

Cela commence par s’astreindre à un impératif de cohérence, un  impératif de rigueur dans l’action. C’est sur ce qui aura  été réalisé dans ce domaine que sera jugée la politique mise en œuvre par le gouvernement.

Les problèmes les plus importants sans doute pourraient être plus favorablement abordés dans la restauration d’un climat de confiance, tâche sur laquelle est attendu le Premier ministre.

Slatni B.