Depuis plusieurs années, une réunion de la tripartite était synonyme d’un relèvement du salaire national minimum garanti (SNMG). Cette fois, il n’en est pas question, même si le gouvernement évite de dire qu’il y a gel des salaires des travailleurs, en raison de la crise.
Or, la tripartite prévue le 5 juin entre le gouvernement, le patronat et la centrale syndicale est déjà qualifiée de rencontre consacrée exclusivement à l’économie. En fait, Sellal veut impliquer ses partenaires sociaux dans sa nouvelle démarche économique, celle qu’il appelle le nouveau modèle, avec ses nécessaires réformes, sa stratégie et surtout son alchimie politique.
On n’en sait pas plus, tout comme certains hommes d’affaires, membres des organisations patronales, qui n’ont rien reçu à l’heure actuelle, ni ordre du jour, ni document, encore moins un texte à examiner ou à enrichir.
Cependant, des sources indiquent que le débat sur le nouveau modèle implique déjà une révision des législations actuelles, dans notamment deux ou trois domaines, comme le code du travail et le code des investissements, ainsi que le projet gouvernemental sur les privatisations des entreprises publiques.
D’ailleurs, la loi de finances 2016 donne le ton puisqu’elle prévoit et autorise l’ouverture des capitaux des entreprises publiques. Cette option servira à protéger les emplois et à sauvegarder des parts de marché pour des sociétés moribondes.
Une option qui pourra alléger les charges de l’Etat et lui éviter de financer à perte et d’accorder des crédits et des financements sans réelle rentabilité ni efficience. C’est l’un des ajustements qui paraissaient les plus urgents pour le gouvernement, en plus d’un réexamen du système des subventions et des transferts sociaux (le soutien des prix des produits de première nécessité, entre autres).
La rencontre du 5 juin servira également pour le Premier ministre Sellal à dévoiler son plan de sortie vers une économie diversifiée, avec un plan de développement étalé sur trois ans, jusqu’en 2019, dont l’objectif principal est de faire baisser le taux de dépendance (97%) de nos exportations en hydrocarbures, et surtout de maintenir un taux de croissance honorable semblable à ceux obtenus par d’autres pays africains, pourtant dépourvus de l’atout énergétique.
Cependant, on ne devrait pas s’attendre à des décisions lors de cette tripartite, qui sera plutôt une opportunité de concertation et d’échanges.
Le gouvernement tente de créer une convergence avec ses partenaires économiques et sociaux, au moins pour une période dite de transition sociale, en raison de la crise des recettes pétrolières et de ses conséquences qui pourraient bien toucher les futurs budgets de l’Etat.