Un attentat kamikaze, dans une banque à Jalalabad, à la frontière avec le Pakistan, a fait, hier, une trentaine de morts et plus d’une centaine de blessés, ont indiqué des sources sécuritaires et médicales locales. Pour commettre son crime, le kamikaze a profité de l’arrivée de dizaines de salariés devant le siège de la succursale de la Kabul Bank, la principale banque privée du pays, venus percevoir leur salaire mensuel.
L’attaque a été immédiatement revendiquée par un mouvement terroriste se réclamant de l’Organisation de l’État islamique, appelée aussi Daech. Une personne se revendiquant de l’État islamique a confirmé que la branche locale de ce mouvement est derrière l’attaque de Jalalabad, dans un appel à l’agence de presse française. C’est Shahidullah Shahid, un ex-porte-parole des talibans pakistanais du TTP, limogé après avoir fait allégeance à l’EI, qui a revendiqué cet attentat suicide, a précisé l’AFP.
Les talibans ont rejeté leur responsabilité dans cette attaque qui a eu lieu dans leur fief. “Qui a revendiqué cet attentat épouvantable dans le Nangarhar aujourd’hui ? Les talibans n’ont pas revendiqué cet attentat, Daech (EI) a revendiqué cet attentat”, a déclaré le président Ghani. Mais jusqu’à la fin de la journée d’hier, personne n’a pu vérifier l’authenticité de la revendication de l’EI. “La présence ici de l’EI n’a jamais vraiment été confirmée et nous devons demeurer prudents quant aux revendications faites au nom de l’EI”, a déclaré, à l’AFP, Haroon Mir, un analyste afghan spécialisé dans les questions de sécurité.
Au cours des derniers mois, des responsables afghans ont répété leur crainte d’une contagion de l’EI dans la région, alors que s’ouvre une période d’incertitude avec la fin de la mission de combat de l’Otan en Afghanistan. Mais des observateurs soupçonnent les autorités de vouloir grossir l’importance de l’EI afin de toucher davantage de subsides
des pays occidentaux et de maintenir l’attention de la communauté internationale sur l’Afghanistan au moment où l’Otan réduit la voilure.
L. M./AFP
