Les dissidents mettent en avant la compromission de la direction nationale actuelle du parti avec le pouvoir
Un départ massif qui n’est pas le premier en son genre depuis la décision du FFS de participer aux dernières élections législatives.
Avant-hier soir, une trentaine de militants du Front des forces socialistes (FFS) des deux communes de Aït Bouadou et Agouni Gueghrane ont, dans une déclaration rendue publique, annoncé leur démission des structures du parti.
Cette décision qui intervient juste après les élections locales trouve comme justification, selon les rédacteurs, la compromission de la direction nationale actuelle du parti avec le pouvoir. Pour eux, celle-ci excelle dans la docilité, la servilité, la recherche de l’intérêt personnel, mais surtout la compromission. C’est ainsi, par ces mots très durs, que les mécontents viennent de claquer la porte du plus vieux parti de l’opposition. Un départ massif qui n’est pas le premier en son genre depuis la décision du FFS de participer aux dernières élections législatives, car déjà au mois de septembre dernier, la section des Ouadhias d’où est issu Karim Tabbou, l’ex-premier secrétaire du FFS avait enregistré près d’une trentaine de militants. Cette démission collective intervient également quelques jours après la réunion des dissidents qui s’était déroulée dans une salle des fêtes à la Nouvelle- Ville de Tizi Ouzou.
Les conférenciers, dont les cinq plus importants ex-premiers secrétaires du parti ont, pour rappel, appelé à un mouvement de sauvegarde du parti. Aussi, les arguments mentionnés dans la déclaration des militants de Aït Bouadou et Agouni Gueghrane se rapprochent de ceux évoqués par les dissidents.
Un lien qui se manifeste en lisant la dénonciation de la compromission et de ce qu’ils qualifient de prosternation devant le pouvoir et l’arbitraire qui s’est abattu sur tous les cadres honnêtes, intègres, crédibles et compétents. Une dénonciation en termes sévères qui n’a toutefois pas réussi à endiguer le découragement de ces militants. Bien au contraire, sur un air de défaitisme sans précédent, ceux-ci s’estimaient convaincus que la déviation est irrévocablement consommée et qu’il demeure impossible de soustraire le parti des griffes et des tentacules du pouvoir.
Notons, par ailleurs, que les dernières élections locales ont eu un effet sans précédent sur la vie des partis. D’abord, celles-ci ont démontré qu’aucun des partis qui se disent ancrés dans la région n’est en mesure de se présenter aux élections locales dans toutes les communes.
Ensuite, au lendemain du 29 novembre, jour des élections, les alliances ont montré que la pratique démocratique n’est pas aussi ancrée dans les partis justement dits démocratiques.
Les intérêts personnels, les alliances tribales et l’attrait de l’argent ont été les maîtres d’oeuvre de la majeure partie des assemblées. Enfin, les citoyens, loin des querelles de clocher, attendent du concret dans la gestion et non des professions de foi des uns et des autres.