C’est effectif, la nouvelle taxe sur le véhicule neuf dont on parle tant devra entrer en vigueur avec la promulgation de la loi de finances complémentaire (LFC) 2009, adoptée mardi en Conseil des ministres.
Même s’il est vrai que le communiqué de la présidence, repris par l’APS, tait cette question, il n’en demeure pas moins que, selon des sources proches du dossier, une nouvelle taxe automobile est bel est bien prévue dans les textes de la LFC 2009.
Ainsi donc les véhicules ne seront donc plus à la portée de la classe moyenne, ou ce qu’il en reste ?! Faux.
En effet, selon nos sources toujours, cette taxe supplémentaire que tout le monde redoute n’est tout compte fait pas destinée aux petites cylindrées.
Il s’agit plutôt de taxer les grosses cylindrées de « plus de 2500 cm3 » autrement dit, les véhicules ayant plus de « 10 chevaux ».
Nos sources affirment ainsi que la taxe en question est déterminée en fonction de la motorisation et de la puissance du véhicule.
Elle varie entre 100 000 DA et 200 000 DA pour les voitures essence et entre 250 000 DA et 300 000 DA pour les véhicules diesel.
Il y a lieu de rappeler qu’une taxe sur le véhicule neuf a été établie pour la première fois en 2008 dans le cadre de la loi de finances complémentaire.
Une taxe impopulaire qui a fait couler beaucoup d’encre. Les pouvoirs publics ont dû faire appel à l’argument économique pour justifier une taxe décriée, du fait qu’elle rend rédhibitoire aux bourses moyennes l’accès à la propriété d’une voiture.
« L’Algérie a engagé de gros investissements en matière de transport en commun, notamment les projets de tramway et de métro. Ces investissements nécessitent un soutien très fort de l’Etat de manière à ce que la population puisse y accéder à des coûts très faibles », a-t-on argumenté alors sans convaincre.
Les concessionnaires comme les acheteurs de voitures devaient depuis lors payer, pour les premiers, une taxe sur le chiffre d’affaires évaluée à 1% et, les seconds, un impôt variant entre 50 000 DA et 150 000 DA, selon le carburant et la puissance de la motorisation.
Par ailleurs, il est à noter que ces mesures ont été prises à la faveur d’une réorientation de la politique économique du pays qui a vu ses recettes en devises chuter drastiquement avec l’effondrement des cours de pétrole.
Les autorités ont ainsi engagé une bataille contre les importations.
A titre d’exemple, l’Algérie a importé 153 292 véhicules au cours du premier semestre 2009 contre 171 277 unités durant la même période de 2008, soit une baisse de 10,5%, selon le Cnis.
La valeur globale des véhicules importés n’a pas baissé pour autant, passant de 128,069 milliards de dinars au 1er semestre 2008 à 142,234 milliards de dinars lors de la même période de 2009.
Toutefois, il convient de signaler que même avec la crise mondiale qui n’a pas manqué de fouetter la sérénité des autorités et l’aisance financière du pays, est-il nécessaire de faire payer le contribuable au prix de lui barrer la route à la propriété d’une voiture ?
Il serait en tout cas difficile de le justifier au nom de l’égalité de l’impôt. Le gouvernement semble ainsi, à la faveur de cette dernière mesure, avoir entendu raison.